Equipé d’une aile rigide, le Suisse Yves Rossy s’est livré à une impressionnante démonstration au-dessus de Dubaï, à 200 km/h. Le ciel sera-t-il le terrain de jeu du futur ?
La sensation se fait de plus en plus présente. Ne sentez-vous pas cette démangeaison lancinante sous les omoplates ? Ce sont des ailes qui, bientôt, vont percer la peau pour se déployer enfin. Tous les signes sont là. Dernier en date : la démonstration du Suisse Yves Rossy, alias Rocketman ou Jetman. Oui, l’homme peut bien voler comme l’oiseau qu’il observe avec envie depuis des millénaires.
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Certes, Léonard de Vinci a depuis cinq cents ans inventé le concept de deltaplane. On savait donc déjà quitter la terre, mais harnaché d’une aile de toile, dépendant des vents ou enfermé dans une carlingue de fer.
Yves Rossy, lui, virevolte et décide de la direction qu’il prend à la vitesse de 200 km/h. Il est l’un des pionniers du jetpack, une aile rigide d’environ 2 mètres d’envergure propulsée par quatre réacteurs. A la mi-mai, cet autre Louis Blériot – Yves Rossy a déjà traversé la Manche équipé de son aile – était dans le ciel de Dubaï avec son ami, le Français Vince Reffet, pour une promenade aérienne plutôt stupéfiante. Ils tournent sur eux-mêmes ou autour du sommet de la tour Burj Khalifa, ils se renversent et volent quelques mètres sur le dos avec l’aisance d’Iron Man.
L’aile d’Yves Rossy est sans doute la plus rapide, la plus impressionnante et force l’admiration. Mais il existe d’autres types de jetpack, comme celui de la société britannique Martin Aircraft : deux énormes turbines, comme deux gros tonneaux, dans le dos du pilote lui permettent de s’élever, de tenir un vol stationnaire et d’évoluer à plus de 70 km/h. L’engin est imposant mais s’apparente moins aux sports extrêmes et donne l’impression d’un maniement accessible à tous.
La sieste se fera affalé sur un nuage
Encore un effort et dans quelques années chacun s’équipera. Nous nous rendrons d’un bond au boulot. Les familles partiront en vacances en escadrille, tels les canards sauvages. Fini les fusils, les chasseurs poseront des collets sur la cime des arbres pour capturer les volatiles. Les ados traîneront sur les toits ou sur les câbles électriques. On ne dira plus balcon, mais perchoir. La sieste se fera affalé sur un nuage.
Et puis, doucement, au-dessous de nos pieds ballants, la terre, que nos semelles auront arrêté de fouler, reprendra de la vigueur, les fleurs sauvages réapparaîtront dans les interstices des trottoirs, la végétation recouvrira les routes devenues inutiles. Le spectacle n’en sera que plus beau, vu d’en haut.
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