Ou comment éveiller le 2Be3 qui sommeille chez monsieur. Ce jeune homme à la gonflette façon Alerte à Malibu est vêtu d’un crop top. C’est-à-dire un “haut raccourci” qui permet d’habilement mettre en scène ses tablettes de chocolats. Là, il a mis le paquet, et en porte un si court qu’il dévoile, au passage, ses […]
Ou comment éveiller le 2Be3 qui sommeille chez monsieur.
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Ce jeune homme à la gonflette façon Alerte à Malibu est vêtu d’un crop top. C’est-à-dire un “haut raccourci” qui permet d’habilement mettre en scène ses tablettes de chocolats. Là, il a mis le paquet, et en porte un si court qu’il dévoile, au passage, ses tétons. Il a aussi pris le temps d’arroser son torse bien-aimé d’huile de Monoï, pour que celui-ci scintille comme un après-midi à Cancún.
Si la mode féminine s’est émancipée par le biais de réappropriations masculines – depuis le smoking d’Yves Saint Laurent jusqu’aux costumes trois-pièces du créateur français Haider Ackermann aujourd’hui –, son pendant mâle parcourt plus lentement le chemin. Comment exprimer le refus d’un carcan tout aussi codifié ? En y twistant (comme les femmes l’ont fait) des codes du sexe opposé, pour créer sa propre construction identitaire, plus libre, plus moderne. Ainsi, les cheveux longs des années 70, le léopard qui bascule dans une grammaire rock transgressive ou le rouge à lèvres de Marilyn Manson permettent d’imaginer un corps indéniablement masculin mais avec une sensibilité et une ostentation autrefois interdites.
Quant au crop top, il est bien plus qu’un simple attirail féminin : c’est le choix d’une objectification assumée. Ce modèle moulant propose une fenêtre sur la peau, quasi choquante par son manque de subtilité. Il emmène le regard sur une zone intime située, chez la femme, entre le mammaire et le sexuel, peut être destinée un jour à prendre du volume. Charnelle, fertile. Chez l’homme, il permet d’étaler et de sexualiser un corps pour le plaisir des yeux. Quand un monsieur porte un crop top, il quitte la position de celui qui regarde pour devenir celui qui est regardé. Cet objet d’apparat pur refuse toute fonctionnalité, pratique, bon sens – des mots clés dans la mode masculine classique –, et célèbre la plastique. Une tendance de fond, à en juger l’exposition Masculin/Masculin au musée d’Orsay.
Ce retour à un corps façon Calvin Klein des années 90, pré-Hedi Slimane, propose une égalité dans la sexualisation (et la consommation). La libération masculine est en bonne voie.
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