Le club avait refusé de rencontrer le Paris foot gay le 4 octobre : il est mis au ban du championnat amateur.
Le Créteil Bébel a payé cher son refus de jouer contre le Paris foot gay (PFG). La Commission football loisir, organisatrice du championnat amateur où évoluent les deux clubs, a annoncé le 14 octobre que « l’équipe Creteil Bebel est exclue de la CFL pour refus de match avec propos discriminants ».
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A l’origine du litige : un mail des Bébel-Cristoliens adressé aux Paris-footeux, le 3 octobre, veille de la rencontre prévue. « Désolé, mais par rapport au nom de votre équipe et conformément aux principes de notre équipe, qui est une équipe de musulmans pratiquants, nous ne pouvons jouer contre vous, nos convictions sont de loin plus importantes qu’un simple match de foot, encore une fois excusez-nous de vous avoir prévenu si tard ». Cordial mais très ferme. Le PFG juge l’attitude discriminatoire et saisit la Commission football loisir.
Certains joueurs de l’équipe, se désolidarisant de leur président Zahir Belgharbi, ont finalement accepté de rencontrer le PFG. « J’aurais aimé que l’on parle de nous différemment » a expliqué le capitaine de l’équipe. « Une majorité de l’équipe est choquée, certes, que cette équipe puisse s’appeler Foot Gay… mais on ne cautionne pas le mail de notre dirigeant. D’ailleurs, il ne nous a pas prévenus de l’envoi de ce courrier. Il a été dépassé par les événements ».
Par la voix de son avocate Bénédicte Puybassant, Zahir Belgharbi a revu sa défense la semaine dernière. Il axe désormais son refus de participer sur le nom du club et non sur sa composition. « Nous avons renoncé à cette rencontre, non pas par homophobie […] mais tout simplement parce que le nom de ce club ne nous semblait pas refléter notre vision du sport, qui est pour nous exempte de toute revendication communautariste, ethnique ou religieuse, ou liée à une quelconque orientation sexuelle. »
Le 13 octobre, le comité directeur de la Commission a tout de même décidé d’exclure le Créteil Bébel de façon définitive. « Tout s’est fait dans les règles », explique-t-on à la CFL, signataire de la Charte contre l’homophobie dans le football. « Les deux parties ont été entendues, c’est une décision réfléchie. On fait du foot, on joue contre tout le monde ». Le club a la possibilité de faire appel.
Pascal Brethes, co-fondateur du Paris foot gay, estime la décision justifiée. « C’est parce que cette ligue est sévère que nous avons un championnat sans violence, protégé », déclare-t-il. « Ca fait cinq ans qu’on joue dans cette ligue, on a jamais eu de souci à part quelques actes isolés. Le Créteil Bébel a fait une grave erreur sur laquelle ils ne sont pas vraiment revenus ». Il juge la sanction « normale par rapport à ce qui se fait d’habitude ». Pour les joueurs, La CFL prévoit par exemple une suspension de trois matches après un carton rouge ou pour « agression verbale ».
Sans rancune, les deux clubs ont accepté de jouer ensemble contre une équipe de « all stars » dans un match « contre les discriminations », annonce Pascal Brethes.
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