Jugé ce 1er décembre, Omar. C encourt une peine de 10 ans de prison. Pour les besoins d’une vidéo de sa série YouTube, il avait contacté des terroristes de Daesh.
Il aurait pu devenir un vidéaste comme un autre, postant des vidéos humoristiques sur YouTube et récoltant son lot de pouces bleus. Mais la trajectoire d’Omar C, 20 ans, a pris une bifurcation radicale en juillet 2016. Ce jeune homme résidant à Mantes-la-Ville (Yvelines), est jugé ce 1er décembre pour « association de malfaiteurs terroristes », et pour avoir « activement participé sur les réseaux sociaux à la diffusion de la propagande » de Daesh, comme le relate 20 minutes.
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« Mamadou rejoint Daesh »
Pour comprendre cette trajectoire singulière, il faut remonter à « Mamadou Segpa », un personnage qu’Omar C. a dessiné avec des moyens techniques rudimentaires sur Paint, et auquel il inventait des aventures dans des vidéos qu’il postait sur YouTube et Facebook. Ces vidéos avaient un certain succès, et accumulaient des milliers de vues grâce auxquelles l’apprenti-vidéaste pensait pouvoir vivre. Mais un jour l’idée lui vient l’idée de faire un épisode intitulé : « Mamadou rejoint Daesh ». Pour le réaliser, il part à la recherche de véritables images de jihadistes, et se fait passer pour un terroriste sur les réseaux sociaux – il dispose de multiples comptes Facebook anonymes notamment.
C’est au cours de ces recherches que le jeune homme tombe dans l’escarcelle jihadiste. Alors qu’il reçoit des centaines d’images et de vidéos de propagande (les enquêteurs ont retrouvé 11.300 photos, 257 fichiers audio et 163 vidéos chez lui par la suite), l’endoctrinement fait son effet sur lui, et il finit par être « envoûté ». Il a d’ailleurs payé 2000 euros à un « contact » pour partir en Syrie.
L’envoûtement, jusqu’au projet de partir en Syrie
C’est à ce moment-là qu’il entre en contact sur l’appli Télégram avec « @ », le pseudonyme de Rachid Kassim, un des principaux recruteurs pour le compte de Daesh en Syrie (mort depuis). Par son intermédiaire, il reçoit le 24 juillet une vidéo troublante, qu’il a ordre de diffuser. On y voit Abdel-Malik Petitjean annoncer une « attaque dévastatrice qui va bouleverser le cœur des mécréants ». Deux jours plus tard, le père Jacques Hamel est égorgé dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), en pleine messe.
https://twitter.com/VegetaMoustache/status/758750366775123975
Omar C. A reconnu qu’il souhaitait rejoindre la Syrie pour « travailler dans la vidéo ». Son personnage, Mamadou Segpa, a survécu à l’affaire : dans un épisode daté de février 2017, il passait son code de la route…
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