Le coût de la vie étudiante augmente de 1,6% à la rentrée, soit plus que l’inflation. C’est ce que nous apprennent les rapports annuels de l’Unef et de la Fage.
Une année 1,6% plus chère que la précédente. Voilà ce que l’Unef, premier syndicat étudiant, annonce pour 2013-2014 dans son rapport publié le 19 août. Ce développement du coût de la vie dépasse largement l’inflation (1,1% sur l’année). Selon l’organisation, il est prioritairement causé par le gonflement des dépenses liées au logement, mais aussi par des frais obligatoires étudiants.
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Pour les non-boursiers (75% des étudiants), cette hausse du pouvoir d’achat atteint 2%. En conséquence, ils se voient contraints de tirer la moitié de son budget d’un travail salarié, parfois au détriment de leurs études. 22% des étudiants non-boursiers ont ainsi une activité salariée de plus de six mois pendant l’année scolaire contre seulement 27% qui n’avaient pas d’activité du tout durant l’année.
Le logement, éternel premier poste de dépenses – et de très loin
La Fédération des associations générales étudiantes (Fage), dans son enquête publiée simultanément, se concentre sur les coûts de la rentrée, c’est-à-dire de ce mois de septembre 2013. Ceux-ci augmenteront de 2% par rapport à 2012, surtout à cause de l’augmentation – d’environ 45 euros – des frais spécifiques au mois de septembre (inscription, sécurité sociale, mutuelle…). Mais la Fage note aussi l’augmentation de 5 euros en province et de 10 euros en Île-de-France des frais de « vie courante » en 2013 : loyer, resto U, forfait téléphonique, loisirs, transport et autres.
Le logement reste – de loin – le premier poste de dépenses d’un étudiant moyen. Pour la Fage, le loyer et les charges n’ont pas significativement augmenté : ils représentent la moitié du budget total pour un résident d’Île-de-France (600 euros), un peu moins pour la province. L’Unef l’estime à 55% (700 euros). Il considère – contrairement à la Fage – que le prix du logement a grimpé en raison de la hausse des « coût liés« , représentant presque un « treizième mois« . Ce sont tous les postes de dépenses liés au loyer, notamment les charges locatives, la taxe d’habitation et l’électricité (+12% depuis la rentrée dernière). Tout cela alors que les aides aux logement n’ont pas été revalorisées depuis vingt ans.
Hausse spectaculaire des frais de complémentaire santé
L’Unef constate que sur 10 ans, les frais obligatoires d’un étudiant – inscription, sécurité sociale, etc. – ont augmenté de 35%. La FAGE pointe les postes précis de la croissance des dépenses depuis 2003 : droits de scolarité (+23%), sécurité sociale (+17%), complémentaire santé (+38%), fournitures scolaires (+30%). Le sort des boursiers, lui, s’améliorera : ils seront à la fois plus aidés (augmentation des bourses aux plus défavorisés) et plus nombreux à pouvoir prétendre à une bourse.
A l’intérieur de ces frais obligatoires, la Fage critique plus spécifiquement les problèmes d’accès aux soins. Les coûts de la complémentaire santé gonflent considérablement, augmentant de 15% – soit 37,5 euros supplémentaires. Cela malgré les multiples dysfonctionnements des organismes de complémentaires santé, notamment les fréquents délais ou oublis en matière de remboursements.
De plus, la Fage n’a pas trouvé d’avantage financier significatif à avoir une mutuelle étudiante plutôt qu’une mutuelle régulière. C’est même le cas pour les soins qui concernent particulièrement les étudiants (soins dentaires, contraception, aide psychologique). Et l’Unef de rappeler qu’un tiers des étudiants renoncent à des soins médicaux pour cause de budget insuffisant.
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