La question géopolitique la plus brûlante du moment prend la forme d’un triangle moyen-oriental dont les trois pointes seraient l’Iran, le couple Israël-Palestine et l’entité Afghanistan-Pakistan. Par quel bout aborder cet inextricable et inflammable triangle ?
La question géopolitique la plus brûlante du moment prend la forme d’un triangle moyen-oriental dont les trois pointes seraient l’Iran, le couple Israël-Palestine et l’entité Afghanistan-Pakistan. Les deux premières pointes sont directement reliées, puisque l’Iran finance et pilote le Hamas et le Hezbollah, soit deux des plus importants facteurs de déstabilisation et de blocage (avec la droite israélienne) de la question israélopalestinienne.
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Le lien avec la troisième pointe est plus diffus, mais en tant que foyer principal de l’islamisme et du jihad armé ne manquant jamais une occasion d’instrumentaliser la situation palestinienne, l’AfPak pèse sur toute la région. Par quel bout aborder cet inextricable et inflammable triangle ? L’administration Bush prétendait instaurer la démocratie en Irak et faire contagion sur toute la région. On a vu les résultats désastreux de cette pseudo-analyse, qui a surtout rendu contagieux le chaos, la violence, la haine et la mort.
Depuis six mois, on voit s’ébaucher la stratégie toute différente de Barack Obama. D’abord, s’adresser au monde musulman, en ouvrant la main, pour ouvrir une nouvelle page. Puis tout en gardant un oeil attentif sur le risque talibanonucléaire en zone AfPak, stabiliser l’Iran, étape obligatoire en soi et conditionnelle à toute tentative de paix en Israël-Palestine.
Mais Obama et le monde n’ont pas de bol. Ce Rubik’s Cube géopolitique a grimpé en complexité depuis l’avènement de l’alliage droite-extrême droite en Israël et maintenant la réélection truquée d’Ahmadinejad. En attendant de savoir si cet épisode iranien va radicaliser le régime des mollahs ou le faire exploser, les trois pointes du triangle sont donc aiguisées au plus tranchant, comme prêtes à concrétiser la crainte huntingtonienne du conflit de civilisations. Obama devra redoubler de volonté, de sang-froid, d’intelligence stratégique, de tact diplomatique dans cette redoutable partie d’échecs où les obstacles n’arrêtent pas de s’additionner.
Largement responsables de ce bourbier, cyniques et amnésiques, les Républicains commencent déjà à accuser le président de naïveté et d’idéalisme. Le Moyen-Orient peut se transformer en triangle des Bermudes pour Obama et les espérances du monde.
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