Découvrir, redécouvrir, penser, passer : voilà la vocation des “Inrockuptibles”, et de notre numéro de février.
Récemment, j’ai appris trois nouveaux mots. Désormais je les note, soigneusement, pour ne pas oublier, et les faire rentrer, peu à peu, dans mon vocabulaire. Il y a “superfétatoire”, “insane”, et “mirliton”. Ces trois mots ont leur signification propre, mais brillent d’une aura particulière à mes yeux car ils représentent un champ des possibles, de nouveaux horizons à explorer ; ils me rappellent que je peux modifier mon langage et donc étendre ma pensée. La réception des trésors cachés de Philippe Azoury et Patrick Thévenin, publiées dans ce numéro, m’a fait le même effet. J’ai découvert A.C. Marias et In Strict Tempo de Dave Ball. Je n’en avais jamais entendu parler. Je ne savais pas. Je pourrais vivre sans savoir, mais je vis mieux en le sachant. En ayant “mirliton” sur la langue et A.C. Marias dans les oreilles.
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Découvrir, redécouvrir, penser, passer : voilà la vocation des Inrockuptibles, et de ce numéro de février. Écrire des articles comme on ouvre des portes sur de nouveaux mondes. Ne jamais cesser de questionner, dialoguer, repenser, encore et encore. Et l’imprimer. Toujours, oui, en 2024. Loin d’être une hérésie, le magazine papier porte une tendresse presque indescriptible en son cœur. Une relation physique entre nous et vous, un endroit matérialisé, que l’on sent déborder des possibles qu’il contient. Ce magazine comme une scène où des projecteurs sont braqués sur certaines œuvres, certaines personnalités (non pas au sens de people, mais de personnalités artistiques aux contours fascinants), certains discours, qui ont retenu notre attention et que l’on pense suffisamment importants pour vous les transmettre.
Il y a de nouveaux et nouvelles venu·es, comme des visages bien connus. À commencer par ceux d’Air, duo à la classe éternelle, de retour avec une tournée pour son album culte Moon Safari. Air qui nous offre ici son premier entretien, en exclusivité. Air qui ouvre un numéro spécial musique où résonnent les albums et les paroles de Lala &ce, Idles, The Last Dinner Party, Sprints, The Smile, Lescop, Molly Lewis, des trésors cachés, mais aussi le premier album des Smiths, paru il y a quarante ans, et dont JD Beauvallet retrace la genèse.
“Heureusement, il y a aussi beaucoup de gens qui ne demandent qu’à faire le voyage avec nous, à partager le délicieux frisson de malaise et de danger qu’on éprouve quand on s’aventure en terre inconnue”, racontait Nick Cave à Seán O’Hagan à propos des évolutions musicales de son groupe dans Foi, espérance et carnage. Je n’aurais pas mieux dit. Ah si, j’oubliais.Superfétatoire : ajouter de l’inutile à de l’utile. Insane : qui est contraire à la saine raison. Mirliton : une petite flûte percée d’un trou, mais aussi une musique de mauvaise qualité. Rassurez-vous, pas de disque mirliton ici !
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