L’eurodéputée Insoumise a offert au président de la Commission européenne un petit cadeau et a dressé le bilan d’un mandat “émaillé” de scandales d’évasion fiscale et d’inaction sociale et climatique.
Pour son départ en retraite, ce mardi 22 octobre, le président sortant de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a reçu un cadeau de la part des Insoumis, qui risque de lui laisser un goût amer. Après avoir dressé le bilan d’un mandat “émaillé” de scandales d’évasion fiscale et d’inaction sociale et climatique, Manon Aubry a tenu à remercier, non sans ironie, le président sortant. En plein hémicycle, l’eurodéputée Insoumise lui a tendu une boîte remplie de faux billets de 500 euros et floquée des logos des multinationales impliquées dans le scandale des LuxLeaks.
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Pour son pot de départ, nous avons voulu faire un petit cadeau à Jean-Claude #Juncker, président sortant de la Commission européenne ⬇️ pic.twitter.com/FsFPB8IQNj
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) October 22, 2019
“Pour retourner dans votre paradis fiscal [Jean-Claude Juncker est luxembourgeois, ndlr], vos amies, les multinationales que vous avez aidées pendant le LuxLeaks, vous souhaitent une joyeuse retraite avec ce cadeau”, a lancé Manon Aubry pour accompagner son cadeau de départ. “Lutter contre l’évasion fiscale avec vous à la tête de l’UE, c’était un peu comme si on avait demandé à Monsanto de mettre fin aux pesticides”, a-t-elle encore ajouté.
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“Les LuxLeaks dont vous avez été l’un des artisans dans votre propre pays”
Le scandale financier des LuxLeaks, révélé en 2014 par l’International Consortium for Investigative Journalists (ICIJ), avait dévoilé au grand jour des accords très avantageux passés entre des multinationales – dont Apple, Amazon, Ikea, Pepsi… – et le fisc luxembourgeois. Des révélations qui avaient alors embarrassé Juncker. Premier ministre du Luxembourg de 1995 à 2013, il avait mis en place des accords fiscaux très attractifs pour les multinationales, ouvrant la voie à une concurrence déloyale avec les autres Etats membres de l’Union européenne.
Manon Aubry a d’ailleurs détaillé les multiples scandales financiers qui ont été révélés, soulignant la responsabilité de Juncker : “Les Paradise Papers, les Panama Papers et évidemment les LuxLeaks dont vous avez été l’un des artisans dans votre propre pays, le Luxembourg, qui n’est toujours d’ailleurs pas un paradis fiscal aux yeux de l’UE”, a-t-elle encore martelé.
Mais l’eurodéputée a également fustigé un bilan social “raté”, évoquant le salaire minimum européen toujours inexistant et la politique migratoire de l’Union, qui fait “peser le sceau de la honte sur une Europe qui a été transformée en forteresse”.
Jean-Claude Juncker, que ne regretteront manifestement pas les Insoumis, sera remplacé à la tête de la Commission par Ursula von der Leyen dans les prochaines semaines.
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