Raif Badawi a eu le tort d’être un blogueur un peu trop libre pour l’Arabie Saoudite. Sur son site créé en 2008, “Free Saudi Liberals”, ce Saoudien de 32 ans appelait à une égalité entre les croyances religieuses, soutenait le droit à choisir librement sa religion, recommandait de nouvelles mesures libérales en Arabie Saoudite ou […]
Raif Badawi a eu le tort d’être un blogueur un peu trop libre pour l’Arabie Saoudite. Sur son site créé en 2008, « Free Saudi Liberals », ce Saoudien de 32 ans appelait à une égalité entre les croyances religieuses, soutenait le droit à choisir librement sa religion, recommandait de nouvelles mesures libérales en Arabie Saoudite ou encore prônait la Saint-Valentin.
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La sentence est tombée en mai 2014 : condamnation à 1 000 coups de fouet et 10 ans de prison pour insulte à l’islam, à raison de 50 coups de fouets par semaine chaque vendredi, journée sacrée pour la religion musulmane.
Cinq « séances » de flagellations reportées
La première séance de coups de fouet en public a commencé le le 9 janvier dernier à Djeddah. Mais alors que vingt semaines successives de coups de fouets étaient prévues par les autorités, Raif Badawi a vu son châtiment physique reporté pour « raisons médicales« . Réfugiée au Canada avec leurs enfants, sa femme Ensaf Haider indiquait qu’il souffrait de cicatrices trop importantes après la première flagellation et ne pourrait supporter une autre séance. Durant cinq semaines, le jeune homme échappe aux coups de fouet pour des raisons de santé.
Condamné à la peine de mort ?
Et puis le nouveau roi Salmane ben Abdelaziz al-Saoud est monté sur le trône. Le cas du blogueur a été renvoyé devant la cour de justice criminelle – ce qui pouvait être considéré comme un signe d’espoir pour les médias et les mouvements qui le soutiennent. Malheureusement, son épouse a confié au journal The Independent que les juges du tribunal souhaitaient un “nouveau procès pour apostasie », le fait de renoncer publiquement à une doctrine ou une religion. S’il est jugé coupable, Raif Badawi serait passible de la peine de mort. Dans une interview à Paris Match, Ensaf Haider a confirmé son inquiétude :
« La communauté internationale nous aide énormément, mais ce soutien ne suffira pas avec un pays comme l’Arabie saoudite. Tant que la peine n’est pas annulée, les coups de fouet peuvent reprendre. Et cela, dès vendredi prochain. »
En Arabie Saoudite, la liberté d’expression ne connaît pas de sursis très longtemps.
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