Le duo revient à la télé pour une nouvelle fiction musicale diffusée jeudi 20 juin, avec Laura Mvula, Tony Allen, Hypnolove, La femme, April March…
Un maire sans scrupules et son adjoint véreux, une catastrophe naturelle, un oiseau rare et un festival de musique qui sent le sapin : bienvenue à Port Alpha, petite station balnéaire de fiction. Après L’année bisexuelle, pastiche d’émission du réveillon (diffusée le 31 janvier…), Benoît Forgeard et Bertrand Burgalat reviennent avec Le Ben & Bertie Show : ceux de Port Alpha, un programme musical de qualité où se croisent sketches à l’humour décalé et groupes en live.
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Comme dans Réussir sa vie (sorti en salle en 2012) ou dans le Le cinéma mystérieux, Benoît Forgeard filme la musique en utilisant peu de caméras et des fonds verts : c’est hilarant pour un résultat d’une sobriété éclatante.
Rencontre avec un homme qui manie la musique avec une bonne dose de second degré.
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=rPu-WYNUxqI
Le Ben & Bertie Show, c’est un hommage à la télévision américaine ?
Benoît Forgeard – On a passé pas mal de temps à trouver ce titre avec Bertrand Burgalat, alors que c’était notre première idée. On a beaucoup tâtonné, parce que c’est important de trouver un bon titre. Le Ben & Bertie Show renvoie en effet a des show à l’américaine : le Muppet Show, le Ed Sullivan Show, et aussi en France le Sacha Show… Ce qui nous plaisait c’est le côté exubérant du programme annoncé par un titre comme le Ben & Bertie Show. On imagine que ça va être quelque chose de très amusant, très rigolo, très coloré, ce qui n’est pas forcément le cas du Ben & Bertie Show, qui est quelque fois un petit peu austère : c’est un anti-show.
Port Alpha se révèle être la ville de toutes les surprises…
C’est une station balnéaire imaginaire qui pourrait se trouver sur la Côte d’Azur, avec pour son plus grand malheur un maire et un conseiller à la culture mégalomanes, qui espèrent pour leur ville des choses pour lesquelles ils n’ont pas toujours les moyens. Dans ce Ben & Bertie Show, Bertrand et moi-même, dans ces rôles de maire et d’adjoint à la culture, tentons de monter un festival de musique afin de redorer le blason de cette station balnéaire.
Vous vous intéressez à la politique, qui paraît un peu plus viciée et corrompue que jamais dans cette fiction…
Ce n’est pas tout à fait le cas. On est face à deux mégalomanes, deux utopistes, qui sont des politiciens un peu véreux, mais ce n’est pas l’axe principal de l’émission. On n’a pas voulu se payer les politiques ou verser dans le ‘tous pourris’, surtout. L’approche importante pour nous, comme on voulait situer cette histoire en province, c’était surtout de raconter une province qui ne soit pas comme on la présente souvent au cinéma ou à la télévision : une province petite, qui courbe l’échine, qui se contente de ses petites kermesses, de ses petits trucs… On avait envie d’une province qui nous épate par ses rêves, par son imaginaire et par ses vices.
Port Alpha fait face à des grands malheurs… Je pense à cette ‘marée noire’, qui est une catastrophe…
Sans vouloir révéler le contenu de l’émission, disons que l’un des rebondissements consiste en une marée noire de CD qui recouvre les plages de Port Alpha, qui n’avait vraiment pas besoin de ça. Evidemment, le premier réflexe du maire et de son adjoint, c’est d’inscrire la ville en catastrophe naturelle (rires)… C’était aussi un clin d’œil à ce support qui n’existera bientôt plus.
Est-ce que tu as changé des choses dans ta façon de filmer la musique pour cette nouvelle émission ?
Oui, j’avais envie d’une émission qui ne soit pas une redite de la première. Le Ben & Bertie Show me sert aussi de laboratoire… C’est une émission d’été qui joue sur le soleil, la mer, et qui est beaucoup moins riche en effet spéciaux que la première. Elle joue sur des changements de couleurs, de fonds, des montages un peu plus dynamiques, plus rapides…. J’avais envie d’une réalisation avec peu de plans, où on voit beaucoup les musiciens jouer.
Tu as une idée pour le prochain Ben & Bertie Show ?
On est sur des pistes… On devrait tourner une émission en septembre qui serait diffusée en novembre et qui concernait le milieu de la mode. C’est une proposition qui nous a été faite par Paris Première… C’est un sujet très intéressant : je trouve que la mode pâtit souvent de sa captation. On voit des défilés sur des podiums et c’est tellement habituel de voir ça… C’est jamais très attrayant. J’aurais envie que cette prochaine émission soit remplie de vêtements, de costumes étonnants, bizarres, qui soient mis en scène et que ce soit de nouveau un champ poétique. Il me semble que dans la vision habituelle des défilés de mode ce champ-là a disparu, et qu’il est au contraire plutôt antipathique. J’ai envie de faire une belle émission dans laquelle Bertrand et moi on serait une brigade du goût, deux supers flics dans la jungle de la Fashion Week.
Côté cinéma : tu en es où de ton long-métrage, Gaz de France ?
Gaz de France, c’est un peu l’Arlésienne… Il semblerait bien que ce film soit sur le point de se tourner, on devrait pouvoir faire ça en décembre. Peut-être que je serais interviewé pour les Inrocks en janvier, et que je dirais qu’en fait on fera ça en mars ou en avril… (rires)
Propos recueillis par Nicolas Guyonnet
Le Ben et Bertie Show : ceux de Port Alpha, diffusée le jeudi 20 juin à 23 h 40 sur Paris Première. Avec les BB Brunes, La Grande Sophie, Charles Dumont, Tony Allen, Thomas Bloch et et Pauline Haas, Hypnolove, La Femme, Laura Mvula, Jessie Evans, April March, Toby Dammit, Elie Semoun, et les musiciens d’A.S Dragon.
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