A l’invitation de la Société civile des auteurs multimédia, les partis politiques ont planché sur la télé et le net. Au menu : l’indépendance du service public, les droits d’auteur et un bilan de l’Hadopi.
Qu’est-ce que les partis ont à dire sur la politique audiovisuelle ? Comment imaginer une télévision publique ambitieuse à l’heure du média global, du formatage, du contrôle politique de l’audiovisuel public, où en est le droit d’auteur… ? Pour esquisser des réponses, la Société civile des auteurs multimédia – la Scam, qui rassemble près de 30 000 documentaristes, journalistes, photographes… – a invité les partis politiques à éclairer leurs projets.
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Trente ans après sa création – le 19 mai 1981 -, la Scam entend ainsi peser sur les débats en vue de 2012, se rassurer sur la volonté de défendre les documentaristes télé et se faire confirmer l’attachement au principe du droit d’auteur.
Un sujet « mineur » pour l’UMP
Lors d’une table ronde organisée au siège de la Scam le 25 mai, quelques grandes lignes se sont dessinées, sans qu’aucun des programmes n’aient encore été finalisé. Seul le Parti socialiste, par ailleurs assez flou sur la politique culturelle, a jusqu’ici produit un document complet sur l’audiovisuel. Patrick Bloche, secrétaire national chargé des médias, a rappelé que le PS veut sortir l’audiovisuel public « de sa dépendance politique et budgétaire », et propose la mise en place d’une nouvelle gouvernance en mettant fin aux nominations des responsables par le président de la République.
L’UMP, par la voix de Franck Riester, ne veut rien changer, estimant même que c’est « un sujet mineur » et qu’enfin « les choses sont claires, précises, nettes ». Si droite et gauche convergent sur l’obligation de garder la publicité en journée pour des raisons budgétaires, elles s’opposent sur la redevance, désormais indexée sur l’inflation : le PS voudrait la réinstaurer sur les résidences secondaires, pas l’UMP.
Mais le point de friction le plus sensible concerne l’Hadopi. Si l’UMP se félicite du dispositif, en estimant que les recommandations pédagogiques ont déjà des effets sur le développement des plates-formes légales, le PS reste opposé à la logique pénale, en particulier à l’Hadopi 2 relative à la protection de la propriété littéraire et artistique sur internet. « Mauvaise réponse à une vraie question », la loi évite selon Patrick Bloche la réflexion sur des modes de rémunération des auteurs plus pragmatiques et adaptés à l’époque (la « rémunération créative »).
Et Bloche de rappeler que le droit d’auteur est bien moins menacé par les internautes que par les opérateurs de la communication (Google, Apple…), dont les avancées dans la télé connectée vont déstabiliser tout le système audiovisuel. Un chantier à suivre pour la Scam dans les prochaines années.
Jean-Marie Durand
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