Une centaine d’intermittents, étudiants, précaires et Nuitdeboutistes ont occupé ce jeudi l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour protester contre la réforme de l’assurance chômage et la loi Travail.
Après les Halles , la Cinémathèque, la Comédie française et le théâtre de l’Odéon c’est au tour de l’Autorité des marchés financiers d’être occupée par les intermittents et précaires. Rejoints par des étudiants et des Nuitdeboutistes, les manifestants ont scandé leur rejet de la loi Travail et la réforme de l’assurance chômage. À l’heure où cette dernière était débattue dans la matinée au siège du Medef, la mobilisation entendait dénoncer « La séparation du Medef et de l’État ».
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Un intermittent perché au 6ème étage de l’AMF
16h30 : Au sixième étage de l’Autorité des marchés financiers, un intermittent joue aux cartes avec des amis pour tuer le temps. Entre deux parties, il explique pourquoi un tel lieu a été choisi pour porter leurs revendications. « Nous sommes dans un bâtiment symbolique. L’AMF est chargée de surveiller des marchés financiers qui bénéficient d’une marge de manœuvre de plus en plus large. Ces travailleurs ne sont pas nos ennemis. Ils mériteraient au contraire plus de moyens. » Lutter contre « l’argent roi » et le pouvoir des marchés, tel le message sous-jacent de la mobilisation.
« Des économies sur le dos des plus précaires »
Revenu des négociations dans la matinée, le secrétaire général de la CGT spectacle Denis Gravouil fait le point sur le bras de fer entre les travailleurs et le patronat. « On tourne en rond » se plaint-il. « Le Medef veut encore faire des économies sur le dos des plus précaires : les travailleurs en activité réduite. Ils veulent aussi repousser un peu plus l’âge des bénéficiaires de l’assurance chômage ». La loi travail est également dénoncée ainsi que l’attitude du Medef. Ce dernier ayant menacé, avec succès, de se retirer des négociations tant que le gouvernement taxerait les contrats courts.
AG des intermittents, précaires, étudiants, nuit deboutistes à la haute autorité des marchés financiers #loitravailpic.twitter.com/zA2BqtD57K
— Cyril Castell (@13kapsy) 12 mai 2016
17h30 : Au rez-de-chaussée de l’AMF, on improvise une assemblée générale. Denis Gravouil fait part de son inquiétude : « On a peur que l’accord qu’on a eu suite à l’occupation de l’Odéon ne soit pas appliquée à la date prévue du 1er juillet ». Si tel est le cas, le syndicaliste prévient « Il y aura des actions très dures ».
Alors qu’on débat sur les modalités de l’occupation, plusieurs manifestants expriment leur souhait de rejoindre « les camarades attaqués par la police » lors de la manifestation contre la loi Travail. Ils hésitent, débattent, puis finissent par décider quitter le bâtiment. Après une courte mobilisation, les intermittents martèlent leur désir de poursuivre le combat contre la précarisation des travailleurs. Rendez-vous dans un prochain « lieu symbolique » pour une nouvelle occupation.
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