Un documentaire met en évidence le retard criant de la France dans la prise en charge de l’autisme.
Par-delà le mystère persistant sur la nature et l’origine de leur handicap, les autistes (500 000 en France) se heurtent à un obstacle supplémentaire : l’incapacité chronique de la société française à soulager leurs souffrances, à défaut de les soigner, en mettant en place des structures d’accueil et d’accompagnement à la mesure de leurs impasses. Ce retard du système de santé publique, comparé à des pays comme la Suède ou l’Italie bien plus avancés et progressistes sur la question, est parfaitement mesuré dans l’enquête de Marina Julienne et Martin Blanchard. Si l’autisme a longtemps suscité des querelles violentes entre familles culpabilisées et psys obtus, s’il continue à opposer entre eux les tenants d’approches thérapeutiques discordantes (psychanalyse, comportementalisme…), la majorité des spécialistes, comme ici les psys Jacques Constant, Bernard Golse ou le président du Comité consultatif national d’éthique Jean-Claude Ameisen, s’accordent sur au moins deux choses : il n’existe pas une approche exclusive permettant de soigner les autistes ; leurs conditions de vie, ainsi que celles de leurs familles, restent trop dures en France. Voyageant de pays en pays, filmant des familles courageuses et combatives, parfois usées, mais aussi des autistes Asperger comme le magnétique Josef Schovanec, les auteurs révèlent intelligemment les enjeux thérapeutiques et politiques d’un handicap, insondable mais ouvert à des échanges relationnels salvateurs.
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Autistes : une place parmi les autres ?, documentaire de Marina Julienne et Martin Blanchard. Mardi 31, 22 h 45, Arte
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