Suite à la remise de la palme d’or, hier soir, à La Vie d’Adèle- chapitre 1 & 2 d’Abdellatif Kechiche, Julie Maroh, auteure de la bande dessinée Le Bleu est une couleur chaude dont est tiré le film a réagi via un post sur son blog Les cœurs exacerbés. Elle y revient sur les raisons qui […]
Suite à la remise de la palme d’or, hier soir, à La Vie d’Adèle- chapitre 1 & 2 d’Abdellatif Kechiche, Julie Maroh, auteure de la bande dessinée Le Bleu est une couleur chaude dont est tiré le film a réagi via un post sur son blog Les cœurs exacerbés. Elle y revient sur les raisons qui l’ont motivées à réaliser cette BD mais aussi sur ses rencontres avec Kechiche :
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« Je lui ai stipulé dès le départ que je ne voulais pas prendre part au projet, que c’était son film à lui. Peut-être est-ce ce qui l’a poussé à à me faire confiance en retour. Toujours est-il que nous nous sommes revus plusieurs fois. Je me souviens de l’exemplaire du Bleu qu’il avait sous le bras: il ne restait pas un cm2 de place dans les marges, tout était griffonné de ses notes. On a beaucoup parlé des personnages, d’amour, des douleurs, de la vie en somme. On a parlé de la perte du Grand Amour. J’avais perdu le mien l’année précédente. Lorsque je repense à la dernière partie de La vie d’Adèle, j’y retrouve tout le goût salé de la plaie. »
Julie Maroh, qui se dit emballée par l’adaptation qu’a fait le réalisateur de son livre, émet, cependant, plusieurs réserves. Tout d’abord, concernant les scènes de sexe qui l’ont mises « très mal à l’aise » et qu’elle qualifie d' »étalage brutal et chirurgical, démonstratif et froid de sexe dit lesbien, qui tourne au porn (…)« . Elle reproche à Kechiche de « sacraliser encore une fois la femme d’un telle manière [qu’elle] trouve cela dangereux« . Et de conclure: « en tant que spectatrice féministe et lesbienne, je ne peux donc pas suivre la direction prise par Kechiche sur ces sujets« .
Deuxième point de friction: le fait que Kechiche ne l’ait pas mentionnée dans son discours au moment de recevoir la palme d’or. Elle écrit:
« Je ne doute pas qu’il avait de bonnes raisons de ne pas le faire, tout comme il en avait certainement de ne pas me rendre visible sur le tapis rouge à Cannes alors que j’avais traversé la France pour me joindre à eux, de ne pas me recevoir – même une heure – sur le tournage du film, de n’avoir délégué personne pour me tenir informée du déroulement de la prod’ entre juin 2012 et avril 2013, ou pour n’avoir jamais répondu à mes messages depuis 2011. »
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