Il s’appelle Paul Nolan et a filmé mi-février l’altercation entre des supporters de Chelsea et un Franco-Mauritanien dans le métro parisien. Un mois après les événements, il revient sur les circonstances dans lesquelles il a tourné sa vidéo dans une tribune publiée sur le site du Guardian, et en profite pour revenir sur la relation entre […]
Il s’appelle Paul Nolan et a filmé mi-février l’altercation entre des supporters de Chelsea et un Franco-Mauritanien dans le métro parisien. Un mois après les événements, il revient sur les circonstances dans lesquelles il a tourné sa vidéo dans une tribune publiée sur le site du Guardian, et en profite pour revenir sur la relation entre le foot et le racisme.
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« C’était horrible de voir un être humain traité de cette façon et je savais que quiconque le verrait en serait choqué. Assister à la viralité de cette vidéo a provoqué beaucoup d’émotions chez moi. ça m’a fait penser à ma relation ambivalente au sport qui est supposé favoriser l’égalité : le football » écrit-il. Pour lui, cette vidéo, loin d’être anecdotique, trahit la prégnance du racisme dans le milieu des supporters de foot en Angleterre. « C’est une attitude qui est plus établie. Quand je pense au rôle positif que le football a joué dans la vie de mon père – et a joué dans les vies de nombreux immigrants – ça me rend triste. »
Paul Nolan profite de cette tribune pour retracer, brièvement, la relation de son père, immigré irlandais, au foot et notamment au club de Fulham, qu’il supportait:
« C’était pour eux un moyen d’établir un lien avec leur environnement. Ils avaient laissé leur gagne-pain derrière eux, en Irlande, après que leur 14 vaches soient mortes d’une maladie mystérieuse, et avaient embarqué pour l’Angleterre. C’était difficile d’être Irlandais. Le football offrait une chance de développer une relation avec une culture qui, autrement, était majoritairement hostile. (…) Pour mon père, le football était un moyen de trouver sa place dans sa société d’adoption. »
Et de conclure en rappelant que le « sport a une forte capacité d’intégration », comme le démontre l’histoire de son père. « Le jeu devrait être quelque chose qui nous relie et non qui nous divise« .
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