Dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 mai, l’expérimentation de la vidéosurveillance dans des abattoirs volontaires a été votée à l’Assemblée Nationale. Une mesure insuffisante selon les associations pour le bien-être animal.
Dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 mai, les députés débattaient d’une possible expérimentation volontaire de la vidéosurveillance dans les abattoirs pour veiller au bien-être animal, plutôt que de l’imposer à toutes les structures concernées, rapporte l’Agence France Presse.
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Un « compromis » qui ne convient pas à tout le monde
Cet amendement était proposé par Loïc Dombreval (LREM), dans le cadre du projet de loi agriculture et alimentation, et vise à instaurer des caméras aux postes de saignée et de mise à mort, pour deux ans et avec l’accord des représentants du personnel. Les images des établissements volontaires seront consultables en interne et par les services vétérinaires.
« Je préfère que les inspecteurs vétérinaires accompagnent et sanctionnent plutôt que les installer derrière des écrans vidéos », a réagi Stéphane Travert. Mais si le ministre de l’Agriculture se veut satisfait de ce « compromis », ce n’est pas le cas de tout le monde.
Ainsi, l’amendement d’Olivier Falorni (non inscrit) qui prônait une obligation de la vidéosurveillance a été rejeté. En 2016, il avait dirigé la commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs, créée juste après la diffusion des images chocs et accablantes d’abattoirs, par l’association L214.
« Un rideau de fumée grotesque »
Sur Twitter, le député a dénoncé « un rideau de fumée grotesque », qualifiant la décision de « régression et reniement ». Pourtant, Olivier Falorni avait réussi à faire adopter l’obligation de caméras dans les abattoirs par l’Assemblée en janvier 2017, grâce à sa proposition de loi sur le « respect de l’animal en abattoir ». Mais finalement, la mesure n’a jamais été adoptée définitivement.
Régression et reniement: les députés rejettent le contrôle vidéo obligatoire. « L’expérimentation volontaire » votée est un rideau de fumée grotesque #abattoirs #EGAlim pic.twitter.com/tk6begYdwq
— Olivier Falorni (@OlivierFalorni) May 27, 2018
Le sujet s’est avéré plus clivant que prévu du côté de la majorité : neuf députés LREM ont voté en faveur de l’amendement Falorni. La porte-parole Aurore Bergé a par exemple affirmé que « la transparence rétablit la confiance », ajoutant que « nous avons pris un engagement et nous devons nous y tenir ». Une référence directe à la promesse d’Emmanuel Macron, lors de la campagne présidentielle, de mettre en place la vidéosurveillance de façon obligatoire dans les abattoirs.
La colère de L214
En plus de cette mesure, une personne responsable de la protection animale devra être désignée dans chaque abattoir français, et les lanceurs d’alerte faisant partie du personnel seront désormais protégés. Des décisions bien loin des espérances de l’association de défense des droits des animaux L214, à l’origine du débat. Sur Twitter, le collectif a regretté des « débats pathétiques », estimant que l’Assemblée nationale « préserve l’opacité des abattoirs ».
https://twitter.com/L214/status/1000860808287604736
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