Ce mercredi 13 avril, la justice russe a annoncé l’incarcération de l’artiste Alexandra Skotchilenko, accusée d’avoir propagé de “fausses informations” sur l’offensive en Ukraine.
Alexandra Skotchilenko a été placée en détention provisoire jusqu’au 31 mai. Selon le service de communication des tribunaux de Saint-Pétersbourg, l’artiste russe aurait “placé des bouts de papier contenant des informations délibérément fausses sur l’utilisation des forces armées russes sur des étiquettes de prix” dans un supermarché. “Un crime sérieux”, selon les tribunaux, qui ajoutent que Skotchilenko était “motivée par une hostilité politique envers la Fédération de Russie”.
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Déjà condamnée à une amende au mois de mars, l’artiste indépendante avait diverses fois critiqué les agissements de Poutine et de son armée sur les réseaux sociaux. Elle avait également manifesté en protestation contre la guerre.
Une répression organisée et assumée
Sous couvert d’une loi récente interdisant la publication d’informations considérées comme fausses par les autorités, la justice russe tend à restreindre les libertés d’expression depuis le début de l’offensive, le 24 février. En Russie, exprimer publiquement son désaccord envers les agissements du gouvernement est désormais passible d’une peine de 10 à 15 ans de prison. Le simple emploi des mots “guerre” ou “invasion” pour évoquer l’intervention et les crimes orchestrés en Ukraine suffit à faire l’objet de poursuites. La répression menée par le Kremlin dans son propre pays – qualifiée de “purification” de la société et des “traîtres” – a déjà provoqué l’inculpation de milliers de manifestants, ainsi que le blocage des médias indépendants et des réseaux sociaux.
Le service de communication des tribunaux de la capitale russe ne se cache pas d’avoir déjà condamné de multiples opposant·es ayant exprimé leur opinion. Mardi dernier, une femme a été punie d’une amende de 30 000 roubles (environ 330 euros) pour avoir accroché à des jouets de petites banderoles “Non à la guerre” dans un magasin. Bien que le gouvernement russe réfute les crimes rapportés en Ukraine, Joe Biden, Justin Trudeau et Boris Johnson qualifient désormais les agissements de l’armée russe de génocide contre le peuple ukrainien.
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