En 2000, après la fermeture de l’exposition d’envergure internationale « Présumés Innocents » à Bordeaux, une association de défense du droit des mineurs porte plainte pour diffusion de messages violents, pornographiques ou contraires à la dignité humaine susceptibles d’être vus par des mineurs. Le non lieu requis par le parquet dans le cadre de l’affaire n’ayant pas été prononcé, le procès des deux commissaires d’exposition aura bien lieu près de 10 ans après les faits.
En 2000, quelques semaines après la fermeture de l’exposition d’envergure internationale « Présumés Innocents » au Capc de Bordeaux – qui réunit des artistes de la trempe de Mike Kelley, Cindy Sherman, Louise Bourgeois, Christian Boltanski ou Annette Messager – une association de défense du droit des mineurs, la Mouette, porte plainte pour diffusion de messages violents, pornographiques ou contraires à la dignité humaine susceptibles d’être vus par des mineurs. En 2006, un juge d’instruction bordelais reprenait l’affaire et mettait en examen les commissaires de l’exposition tandis qu’une vingtaine d’œuvres – pourtant exposées dans tous les musées du monde – étaient mises en cause.
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10 ans après les faits (un intervalle inédit qui va bien au-delà de la limite fixée par la Cour européenne des droits de l’homme en matière de délai d’instruction), le procès de Marie-Laure Bernadac et Stéphanie Moisdon aura donc bien lieu.
Après des années de bataille juridique, cette décision tombe comme un couperet pour ceux qui défendent le principe « d’exception artistique » et l’abrogation de l’amendement Jolibois à l’origine des récentes affaires de censure.
Avec le procès « Présumés Innocents » c’est au procès de l’art contemporain en général que l’on risque d’assister, un débat que l’on croyait enterrer et qui ressurgit étrangement aujourd’hui avec son lot de diabolisation et d’hystérie. Un intervalle inédit qui va bien au-delà de la limite fixée par la Cour européenne des droits de l’homme qui fixe à quatre ans le délai d’instruction.
Dans la foulée, ce sont aussi, inévitablement, les institutions dédiées à la création contemporaine qui sont fragilisées : l’actuel Capc de Bordeaux mais aussi le département art contemporain du Louvre animée par la conservatrice Marie-Laure Bernadac et l’Ecole des Beaux-Arts de Paris dirigé par Henri Claude Cousseau (alors en charge des musées de Bordeaux et du Capc).
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