12 ans après, l’affaire des » voleurs de patates « , terme inventé par les Guignols, refait surface. Un nouveau pré-rapport de la Cour des comptes, que Le Point a pu consulter, épingle les producteurs de France Télévisions.
On se souvient de » l’affaire Elkabach » en 1997. Peu après sa démission du groupe France Télévisions, les magistrats de la Cour des comptes revenaient sur l’affaire des contrats des animateurs-producteurs. Elkabach aurait négocié des contrats juteux avec Nagui, Arthur et Delarue. Etant producteurs, ils touchaient sur le chiffre d’affaires des émissions ce qu’on appelle une » marge sur coût direct « , des montants parfois faramineux. Hier dénoncé par l’Express, aujourd’hui par Le Point, l’affaire est toujours la même. Patrick de Carolis déjà sur la selette devrait, tout comme Elkabach, être menacé.
Quelques exemples tirés du tableau mis en ligne sur lepoint.fr : Mireille Dumas toucheraient 22 % de marge, Michel Drucker 35 % et Patrick Sébastien plus de 63 % pour son émission Le Plus Grand Cabaret du monde. Si les magistrats de la Cour des comptes s’énervaient, le PAF en prendrait un sacré coup.
Les animateurs-producteurs, ou seulement producteurs comme Catherine Barma pour On est pas couché et On a tout essayé, dénoncent un rapport brut, sans recherches approfondies.
Effectivement, pour faire tourner leurs programmes les producteurs ont en premier lieu, des frais, comme la rémunération des artistes, des salariés ou le loyer des studios d’enregistrement. Et ça, la Cour des comptes n’en a pas tenu…compte. Patrick Sébastien emploie par exemple neuf personnes dans sa société de production : Magic TV, qu’il doit bien entendu, rémunérer. Marie-Louise Guillot, sa directrice générale ajoute » L’émission coûte 620 000 euros, car nos plateaux artistiques sont énormes « , à côté de cette dépense Patrick Sébastien paye les billets d’avion des artistes et leurs déplacements. Evidemment la marge dégagée s’amenuise.
Dans le rapport, la Cour des comptes soulève un autre problème : Patrick de Carolis signerait les contrats alors que les programmes seraient déjà en cours de tournage. Pour la saison 2006/2007 de Vivement Dimanche et Vivement Dimanche Prochain par exemple, le contrat n’a été signé par Carolis que le 20 mai 2008. Fait étrange s’il en est. France Télévisions s’explique et avance l’argument de trop longues négociations comme pour les droits dérivés.
France Télévisions avait déjà conduit des audits sous la direction de Patrick de Carolis, ils avaient provoqué la baisse des contrats des célébrités, – 7 % pour Michel Drucker par exemple. De Carolis avait également réduit les budgets des émissions. Tentative pour sauver sa peau ? Peut-être un peu trop tardive. Et si on se penchait sur TF1 ?