L’appli Bitstrips: un phénomène pop avant le flop ?

A moins d’avoir renoncé à Facebook, vous n’avez pas pu passer à côté de ces planches de comics dans lesquelles vos amis se mettent en scène. Rassurez-vous, Mark Zuckerberg n’a pas racheté le festival de la BD d’Angoulême : vous êtes simplement victime du succès grandissant de Bitstrips.

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Comme dans une bonne vieille partie de Sims, cette application vous offre la possibilité de créer votre avatar animé avec une infinité de customisations possibles (chevelures, visages, oreilles, nez, coupes vestimentaires, etc.) mais également ceux de vos amis. Vous pouvez ensuite vous mettre en scène dans des scénarios prédéfinis en ajoutant des bulles de texte comme dans une véritable bande dessinée.

“C’est une nouvelle façon de s’exprimer et d’interagir avec vos amis”, a expliqué le pdg de Bitstrips, Jacob Blackstock, dans un entretien au Baltimore Sun. “Bitstrips surfe sur cette culture de l’avatar qui vise à la différenciation de soi sur le web”, analyse David Peyron, docteur en sciences de l’information et de la communication, auteur de Culture Geek (Fyp Editions). “Cette application s’inscrit dans une nouvelle forme de discussion qui a émergé sur les réseaux sociaux, confirme Didier Borg, éditeur de BD chez Casterman.

Après les smileys et les autocollants Facebook, la gamme de communication émotionnelle s’élargit grâce à cette appli qui réutilise les codes de la bande dessinée.” A chaque planche réalisée, Bitstrips vous incite d’ailleurs à la partager sur Facebook, tel un nouveau statut. L’application fait un carton et compte aujourd’hui plus de 20 millions d’utilisateurs.

Sorti il y a un an, Bitstrips a atteint le “tipping point”, ce point de basculement sociologique où un usage réservé à une poignée d’initiés devient grand public. “Le succès de Bitstrips, autrefois réservé à un apanage d’initiés, s’explique aussi par la démocratisation des logiciels de création de bandes dessinées”, ajoute David Peyron. Reste à savoir si Bitstrips parviendra à s’inscrire durablement dans le paysage numérique. Sorti en grande pompe il y a deux ans par le fondateur du forum 4chan, Canv.as, sorte de logiciel de photomontage et d’usine à mèmes (running gag sur le web), n’a jamais réussi à dépasser l’effervescence médiatique de ses débuts…