La plus belle de toutes ? Avec le retour de Nintendo avec sa Switch et ses versions sublimes de Zelda et Mario, mais aussi des créations hors normes comme Polybius ou Everything, 2017 fut prodigieuse.
Entre gamers, c’est un exercice qui a ses adeptes : essayer de déterminer quelle a été la plus belle année de l’histoire du jeu vidéo. Certains soupèsent les mérites comparés de 1996 (l’année de Super Mario 64, de Tomb Raider…) et de 1998 (celle de Metal Gear Solid, de Half-Life, The Legend of Zelda: Ocarina of Time…).
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D’autres militent pour la frénésie pionnière de 1980 (Pac-Man ! Defender ! Missile Command !) Mais un nouveau concurrent vient de faire son entrée : à cette question un peu bête, il y a désormais de bonnes raisons de répondre 2017.
L’année de la Switch signe le grand retour de Nintendo
L’année restera d’abord celle du retour du grand Nintendo. Après une période délicate marquée par l’échec commercial de la Wii U et une production inégalement inspirée, la firme japonaise a déjoué tous les pronostics avec sa Switch, console à la fois portable (mais avec un écran aux dimensions raisonnables) et de salon (une fois posée sur son socle relié à un téléviseur) lancée en mars dont, malgré les ruptures de stock, les ventes progressent à un rythme supérieur à celui de la Wii en son temps, elle qui avait achevé sa carrière au-delà des 100 millions d’exemplaires vendus.
Comme la Wii, la Switch transforme les manières de jouer et de vivre avec le jeu vidéo. Au point que, même si sa puissance bien moindre que celles la PS4 ou de la Xbox One (surtout, pour cette dernière, dans sa nouvelle et luxueuse itération X) l’empêche de faire jeu égal avec elles sur le terrain du blockbuster à grand spectacle, ce sont ces dernières qui feraient presque figure de machines du passé. Parce que des consoles auxquelles on ne peut jouer que scotché à la télé, c’est un peu… contraignant, non ?
Mais le retour de Nintendo, c’est surtout celui de ses game designers, à qui l’on doit tout simplement les deux jeux les plus prodigieux de l’année, lesquels appartiennent à des séries de plus de trente ans d’âge qu’on ne croyait plus capables de se renouveler à ce point.
Mario a même fait alliance avec les Lapins Crétins
The Legend of Zelda: Breath of the Wild et Super Mario Odyssey ont pour principal point commun une certaine idée, intrépide et partageuse, de l’ouverture : aux grands espaces, aux renversements conceptuels, aux expérimentations du joueur. Ce sont aussi des jeux-mondes particulièrement accueillants que la Switch permet d’emporter partout avec soi – comme ça, quoi qu’il arrive, ils ne nous manqueront pas.
Nintendo n’est cependant pas seul et, derrière lui, c’est toute une frange du jeu vidéo japonais, réputé dépassé par l’Occident au rayon des productions de prestige, qui a retrouvé des couleurs et de grandes ambitions, avec d’abord les sidérants jeux de rôle Persona 5 et Nier: Automata, mais aussi l’inespéré Resident Evil VII ou encore Gravity Rush 2 et Yakuza 0 (et puis Puyo Puyo Tetris, pour les connaisseurs).
Pendant ce temps, à l’ouest, les créateurs du limité Killzone atteignaient des hauteurs inattendues avec le féminin (et féministe) Horizon: Zero Dawn alors qu’Assassin’s Creed voyait à nouveau grand avec l’épisode égyptien Origins. Au cours de cette année où tout était permis, Mario a même fait alliance avec les Lapins Crétins (dans Mario + Lapins Crétins : Kingdom Battle). Et le pire, c’est que c’était bien.
On s’est découvert une passion pour le golf
En 2017, on a aussi vu le génie hippie britannique Jeff Minter donner une réalité (virtuelle : le port du casque est conseillé pour y jouer) à une vieille légende urbaine avec Polybius. On est devenu tout plein de “choses” (animaux, arbres, objets…) dans Everything de l’artiste multicarte irlandais David OReilly (dont l’appel à la projection de soi et le goût des métamorphoses dialoguent étrangement à distance avec ceux de Super Mario Odyssey).
On a pas mal pleuré, aussi – devant What Remains of Edith Finch, Rime, Rakuen, The Last Day of June, voire Night in the Woods et Tacoma. Et on s’est découvert une passion pour le golf, en tout cas quand il est abordé d’une manière aussi inventive et drôle que dans Golf Story, pépite australienne surgie dans le nouvel eldorado des développeurs indés : la boutique en ligne de la Switch.
Au cours de cette année qui n’a pas oublié celles qui l’ont précédée (voir l’engouement suscité par l’antique Super Nintendo relancée en version miniature), on a même croisé un jeu vraiment bon mettant en scène la mascotte de Sega baptisé Sonic Mania. La chose n’est plus douteuse : 2017 fut miraculeuse.
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