En exclusivité pour les Inrocks, Edouard Louis ouvre son album photo personnel pour sélectionner les clichés qui, selon lui, sont les plus représentatifs de ses plus fortes amitiés.
J’ai rencontré Didier Eribon et Geoffroy de Lagasnerie en 2010. Didier présentait son livre Retour à Reims à l’université d’Amiens, j’étais dans la salle. A la sortie de la conférence, nous avons pris des verres ensemble. On s’est revus ensuite, plusieurs fois, dans un petit café du centre-ville d’Amiens. Quelques mois plus tard, je déménageais à Paris, on se voyait de plus en plus, une amitié naissait et, très vite, il m’a fait connaître Geoffroy. Depuis cette rencontre, je peux dire que l’amitié est devenue le centre de notre vie, ou plutôt que l’amitié est devenue notre mode de vie.
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A Valence, en Espagne, avec Geoffroy. Il travaille sur son livre Juger, et moi sur Histoire de la violence.
Avec Geoffroy, à New York, en 2015. Je participais à un colloque organisé par l’université Columbia sur Simone de Beauvoir, Monique Wittig et Violette Leduc. Didier était invité aussi. J’avais écrit une conférence sur le parcours de transfuge de classe de Violette Leduc. Quand Geoffroy a pris cette photo, on se promenait, c’était la veille du colloque, et Didier finissait d’écrire sa conférence dans sa chambre d’hôtel.
Avec Geoffroy, en 2015, à Valence, en Espagne. La photo a été prise par Didier. On passait deux semaines de vacances là-bas, pour se reposer et pour lire. Didier relisait la thèse qu’un de ses doctorants, Antoine Idier, venait d’écrire sur Guy Hocquenghem. Depuis, la thèse a été publiée sous forme de livre, Les Vies de Guy Hocquenghem. Geoffroy lisait Camus, qu’il n’aimait pas beaucoup, je lisais Herta Müller. On lisait aux terrasses des cafés toute la journée, de midi jusqu’à 20 heures. Puis la soirée commençait, on commandait du vin.
Avec Geoffroy, je crois que c’est à Bologne, en octobre 2017. La photo est prise par Didier. J’avais attrapé un rhume et il m’avait forcé à porter un masque pour ne pas le contaminer. J’aimais bien ce masque.
A Paris, en train de dîner avec notre ami Sergio Coronado, qui à ce moment-là se battait à l’Assemblée nationale, aux côtés de Christiane Taubira, pour le mariage gay.
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