Depuis la rentrée 2016, l’élégant Victor Robert aime l’affirmer face-caméra : « Le Grand Journal n’est pas mort, il respire encore« . Curieux déni que ce slogan-choc, destiné au public du talk-show de la chaîne cryptée. Avec une moyenne de 124.000 à 174.000 téléspectateurs par soir, l’émission de culture-spectacle peine depuis septembre à gravir les 0,8% de parts du marché. Une constance mathématique depuis les premières semaines de diffusion de cette nouvelle version. Comme le rappelle L’Express, du temps de sa présentation par Maiténa Biraben, l’émission parvenait encore à rameuter près de 562 000 fidèles de l’esprit Canal.
Gros malaise avec Camille Rowe
A l’instar du Petit Journal majoritairement épinglé de Cyrille Eldin (qui attirait 245 000 spectateurs au début du mois de décembre), le badbuzz médiatique n’est en rien profitable à la bonne santé du programme. En septembre, la Miss Météo Ornella Fleury raillait au gré d’une blague vacharde le surpoids de l’acteur américain Jonah Hill. S’annonçant « ridiculisé« , celui-ci refusait dès lors de poursuivre la promotion hexagonale de War Dogs, son dernier film en date. Quelques semaines plus tard, le chroniqueur Lamine Lezghad prenait à parti l’actrice et model Camille Rowe (“On veut tous la baiser, hein !“). Un « compliment » (sic) qu’il ponctua d’un « oh ça va, les pédés ! » adressé à ses collègues perplexes.
https://www.youtube.com/watch?v=R7HB31efeKI
« On ne prend pas assez de risques »
Vanneur attiré pour cette nouvelle saison du « LGJ », cet élève de On ne demande qu’à en rire et du Jamel Comedy Club est récemment revenu pour Télé Loisirs sur les raisons d’un score historiquement faible :
« Je pense que dans l’ensemble, on ne prend pas assez de ‘risques [dans le Grand Journal]. On est peut-être sur une émission à l’ancienne. Ca manque peut-être de naturel, d’authenticité. De dire ‘Nous on pense ça, on dit ça’, ‘Ton film il est bon, ben il est bon’, ‘Ton film c’est de la merde, c’est de la merde et on va te dire pourquoi’… »
En rien refroidi par l’accueil de ses saillies borderline, cet adepte d’humour noir à la Jérémy Ferrari souhaiterait pour le semestre à venir poursuivre sur la même tonalité, voire même directement « aller plus loin pour pouvoir taper plus fort, [se diriger vers] des vannes un peu plus rentre-dedans« . Une idée risquée, comme en témoigne la polémique suscitée il y a trois mois de cela par le « vannage » de la journaliste transgenre Brigitte Boréale. Aller plus loin au risque de chuter, pour en tirer le meilleur…ou le malaise ?