Dans une lettre rédigée par l’acteur Sir Ian McKellen et le chimiste Sir Harry Kroto, publiée dans les colonnes du journal britannique « The Independent », 27 lauréats du Prix Nobel demandent le retrait de la loi russe condamnant la « propagande pour des relations sexuelles non traditionnelles devant mineur ».
Si, à l’approche des JO d’hiver de Sotchi, la France exerce peu de pressions sur le gouvernement russe, les Anglo-Saxons, eux, multiplient les initiatives (officielles ou militantes) visant à pousser Vladimir Poutine à retirer la loi – clairement homophobe – condamnant la “propagande auprès des mineurs des relations sexuelles non traditionnelles« . On se souvient ainsi du boycott de la vodka russe lancé début août par l’écrivain Dan Savage et suivi par plusieurs bars anglo-saxons, ou encore de la décision du gouvernement américain d’envoyer au sein de sa délégation politique aux JO de Sotchi deux anciennes sportives homosexuelles, Billie Jean King et Caitlin Cahow.
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Ce sont désormais 27 Prix Nobel issus principalement du monde scientifique – mis à part entre autres l’écrivain sud-africain JM Coetzee et l’activiste nord-irlandaise Mairead Maguire, Prix Nobel de la Paix en 1976 – qui se mobilisent à la demande de l’acteur Sir Ian McKellen (connu pour son rôle de Gandalf dans Le Seigneur des Anneaux) et du chimiste Sir Harry Kroto. Pas de boycott ni d’action d’éclat ici mais une lettre ouverte publiée par le journal britannique The Independent. Les signataires y expriment leur opposition à la législation russe anti-LGBT et « encouragent la Russie à embrasser les principes démocratiques, politiques et humanitaires du XXIe siècle pour lesquels Mikhail Gorbatchev a travaillé si dur. »
Kroto et McKellen y font aussi part de leurs expériences respectives. Le premier raconte avoir accepté de se rendre en Russie en 2014 afin d’exiger, sur place, le retrait de la loi ainsi que des assurances concernant la sécurité de la communauté LGBT russe. Le second, ouvertement homosexuel, explique avoir été prévenu par le ministère des Affaires étrangères britanniques qu’il « ne pourrait pas parler ouvertement de sa sexualité en Russie, du moins pas devant une personne âgée de moins de 18 ans« , ce qui l’a poussé à refuser toutes les invitations qu’il avait reçues pour des festivals de films russes.
La lettre se termine sur une référence à la libération fin décembre des Pussy Riot et de l’oligarque MikhaIl Khodorkovski, que beaucoup ont mis sur le compte des pressions internationales visant la loi anti-propagande homosexuelle : « Nous sommes réconfortés par le fait que nos sérieuses inquiétudes puissent avoir été prises en compte à travers la libération récemment annoncée des activistes politiques emprisonnés« .
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