Novak Djokovic change de sponsor comme de chemise. A 30 ans, le joueur de tennis numéro deux mondial vient de mettre fin à son partenariat avec le géant japonais Uniqlo, qui l’habillait depuis cinq ans. Et pour cause, c’est Lacoste qui lui faisait les yeux doux depuis un quelques mois.
Ce 22 mai, Novak Djokovic célébrait son trentième anniversaire à Monte-Carlo, où il réside, aux côtés de plus d’une centaine de journalistes. L’occasion par ailleurs de fêter sa collaboration sportive avec Andre Agassi qui le coachera dès le début du tournoi de Roland Garros, mais également ce nouveau sponsor en forme de crocodile.
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Depuis toujours, Lacoste, maison fondée en 1933 par le duo André Gillier, industriel français, et René Lacoste (l’un des « Quatre Mousquetaires » du tennis français, qui remportèrent la Coupe Davis pour la France de 1927 à 1932), s’est entouré de grands champions. Le Brésilien Gustavo Kuerten ou encore l’ex-numéro un mondial américain Andy Roddick : le tennis, c’est son histoire et son ADN.
Pour la marque, ce partenariat représente un investissement considérable : une trentaine de millions d’euros pour 5 ans. Mais le timing a été évidemment bien pensé. Ce dimanche, c’est le coup d’envoi du premier tour de Roland Garros à Paris, dont le champion serbe est le tenant du titre. Il y disputera donc ses matchs tout de Lacoste vêtu, après avoir été habillé par Uniqlo pendant plusieurs années. La collection qui porte son nom sera disponible au même moment dans les boutiques de la marque. Les équipes du directeur artistique Felipe Oliveira Baptisa, aux côtés du joueur, ont sélectionné les matières les plus performantes et adapté les coupes pour une liberté de mouvement optimale. 6 tenues différentes pour chacun de ses tournois de l’année (avec comme fil conducteur, le fameux polo en piqué de coton) ainsi qu’une tenue de cérémonie.
Grand gagnant mais réputation imparfaite
Un choix étonnant de la part de Lacoste, pour Julien Pichené, journaliste et auteur, spécialiste du tennis. « La cote sportive de Novak Djokovic est en train de baisser très nettement, il est en perte de vitesse depuis quelques temps. Et puis il vient de fêter ses 30 ans, et n’incarne pas vraiment le jeune espoir du tennis« . De plus, même s’il figure au top 3 des joueurs les plus appréciés, Djokovic n’est pas une figure qui fait l’unanimité. « C’est bien sur un joueur établi, mais le public n’est pas complètement derrière lui. Actuellement il en fait beaucoup pour entretenir son image sympathique, il a souvent été sujet à des accès de colère avec raquettes cassées et propos un peu virulents à la clé. »
Pour le joueur effectivement, ce nouveau sponsor peut être un moyen efficace de se rapprocher du public français qui a mis du temps à l’adopter, contrairement à d’autres champions comme Roger Federer par exemple. Lors de la conférence de presse, Thierry Guibert, PDG du groupe Lacoste a fait part de l’envie du joueur de trouver un partenaire qui le ferait entrer dans une nouvelle dimension. « Avec Lacoste, il acquiert l’image du joueur qui marche dans les traces des grands, confirme Julien Pichené. Il va sur le chemin d’une certaine élégance. Car même dans son jeu, il est plus défenseur que créatif, il n’a pas de style à proprement parler. »
Ambassadeur sur le cours comme à la ville
La marque, pas peu fière de ce nouvel ambassadeur, a lancé pour l’occasion une campagne baptisée Le nouveau crocodile. Des clichés de Jacob Sutton, mi-couleur mi-noir et blanc, évoquant l’intemporalité de la griffe ainsi qu’un film, réalisé par Julien Pujol, qui revient sur l’acte fondateur de Lacoste : l’invention du polo L.12.12. Comme un passage de témoin entre les deux champions, René Lacoste et Novak Djokovic.
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