Le candidat d’En Marche! a rendu visite aux ouvriers de l’usine Whirlpool d’Amiens, menacée d’être délocalisée en Pologne. L’occasion d’un dialogue tendu.
C’est un comité d’accueil bien remonté qui attendait Emmanuel Macron ce 26 avril à l’usine Whirlpool d’Amiens. Il faut dire que Marine Le Pen lui avait coupé l’herbe sous le pied, quelques heures avant, en se rendant au même endroit pendant qu’il rencontrait une intersyndicale de l’entreprise. C’est donc sous les huées et les sifflets que l’ancien locataire de Bercy a fait son arrivée.
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Emmanuel Macron accueilli par des sifflets à Whirlpool pic.twitter.com/AM2USS9JEx
— BFMTV (@BFMTV) April 26, 2017
Les ouvriers lui reprochent notamment de ne pas s’être occupé du cas de l’usine Whirlpool lorsqu’il était ministre de l’Economie. Originaire d’Amiens, Emmanuel Macron était attendu de pied ferme, et l’échange qu’il a eu avec les ouvriers témoigne de leurs doutes.
https://twitter.com/Freezze/status/857236716851212292
« Il y a eu des échanges avec mon cabinet »
Alors qu’il avait commencé à être filmé en live sur sa page Facebook, un ouvrier lui reproche de ne pas être venu il y a trois mois, quand la demande avait été formulée. M. Macron affirme alors :
« Il y a eu des échanges avec mon cabinet, on s’est occupé du dossier. Pour la décision prise par Whrilpool, je n’étais plus ministre. »
Lors de son passage à l’Emission politique sur France 2 il y a quelques semaines, Emmanuel Macron avait fait face à François Ruffin, rédacteur en chef du journal Fakir et candidat aux législatives dans la Somme, qui l’avait interpellé au sujet de Whirlpool. Le candidat avait répliqué qu’il n’allait pas « aller sur un camion », comme François Hollande en 2012 à Florange, pour dire qu’avec lui « ça ne fermera pas ». Il l’a répété aujourd’hui :
« Je ne viens pas faire des promesses. Vous ne retrouvez jamais chez moi le comportement clientéliste que vous avez vu ce matin avec Marine Le Pen. »
Un ouvrier l’interrompt : « Monsieur Macron, je suis désolé de vous le dire, mais si y’en a pas une qui serait venue faire son cinéma ce matin, je ne serais pas venu ». Un autre encore, amer : « Il a fallu que Marine Le Pen vienne faire son cinéma ce matin pour que vous veniez ». « Ce n’est pas vrai. J’ai demandé à l’intersyndicale », répond l’intéressé, qui laisse un membre de l’intersyndicale rétablir la vérité.
« Je ne suis pas la gauche, je ne suis pas la droite, je me suis battu contre eux ! »
De manière courageuse, le candidat a écouté les demandes, tendu le micro aux ouvriers pourtant peu amènes à son égard, et a répondu, parfois en haussant le ton. Par exemple, quand l’un d’entre eux le compare à Hollande et dit qu’il a le même programme :
« Je ne suis pas la gauche, je ne suis pas la droite, je me suis battu contre eux ! Vous avez en final des candidats qui ne sont ni les Républicains, ni les socialistes. La grande différence entre Marine Le Pen et moi, c’est qu’elle est payée par le contribuable depuis bien longtemps en étant députée européenne, alors que moi non seulement j’ai démissionné du gouvernement, mais j’ai quitté la fonction publique, pour prendre mon risque! « .
Au bout de trente minutes d’un dialogue houleux, François Ruffin a pris le micro pour l’interpeller. Après avoir reconnu son « courage », il déclare : « Vous payez le fait d’avoir été absent et de ne pas avoir pris de position publique sur ce sujet. […] Vous êtes au milieu des vaincus de la mondialisation. Ils peuvent citer plusieurs plans sociaux qu’ils ont vécu dans leurs familles« . Et l’a interrogé sur ce qu’il ferait pour éviter que les délocalisations se répètent, alors que l’entreprise a augmenté ses actionnaires de 10%.
#Whirlpool– Amiens : l’échange entre François Ruffin et @EmmanuelMacron à voir en intégralité sur notre site >> https://t.co/4uD90jfPgP pic.twitter.com/WWXr4OSECc
— LCP (@LCP) 26 avril 2017
Le candidat a défendu la liberté d’entreprendre, et déclaré qu’il ne pourrait pas interdire aux entreprises de fermer des sites. Il a en revanche mis en valeur les investissements et le plan de formation « dans tous les âges » pour aider aux reconversions qu’il propose : « On n’arrivera pas à maintenir les emplois qui existent tout au long de la vie, je ne vais pas vous raconter de craques ». Il a conclu ces échanges en déclarant qu’il reviendrait sur le site, qu’il soit élu président ou non.
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