La vidéo de l’arrestation d’une centaine de jeunes à Mantes-la-Jolie (Yvelines), diffusée sur Twitter, a suscité l’indignation.
Les images de cette vidéo sont marquantes. Plus d’une centaine d’adolescents, en rangs, les deux genoux à terre et les mains sur la tête, dans un silence de cathédrale. Autour d’eux, des policiers se tiennent debout, casqués et armés de matraques et boucliers. « Voilà une classe qui se tient sage », entend-on de la bouche d’un homme qui semble filmer la scène. Elle s’est déroulée jeudi 6 décembre à Mantes-la-Jolie (Yvelines) à proximité des lycées Saint-Exupéry et Jean Rostand, bloqués durant la journée.
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Vous êtes nombreux à nous interroger sur la véracité de ses images.
Elles ont bien été tournées aujourd'hui après des incidents près du lycée Saint-Exupéry à Mantes-la-Jolie, en région parisienne 1/2 https://t.co/UCEBJLHPQv
— AFP Factuel 🔎 (@AfpFactuel) December 6, 2018
« Glaçant, inadmissible »
Diffusées le soir-même sur Twitter, ces images ont généré de multiples et vives réactions. Benoît Hamon a évoqué un épisode « glaçant, inadmissible ». Pour le leader de Génération.s, « cela n’est pas la République. La jeunesse française humiliée. Mais que cherche le pouvoir sinon la colère en retour ? » Cécile Duflot a qualifié la scène d’« intolérable ». Eric Coquerel a dénoncé lui une « violence inacceptable et humiliante ».
Il faut dire les choses posément mais fermement : ce qui s’est passé avec les lycéens de Mantes-la-jolie – ces scènes dont il existe de nombreuses photos et vidéos – est simplement intolérable.
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) December 6, 2018
C’est oú ? A Mantes-la-Jolie, en France sous #Macron. On attend la réaction de @CCastaner pour prendre aussi des mesures face à cette violence inacceptable et humiliante https://t.co/oJz6UINGhX
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) December 6, 2018
Des « feux de barricades »
Mardi 4 décembre déjà des affrontements entre policiers et jeunes de Mantes-la-Jolie avait été enregistrés. Des poubelles avaient été incendiées et des projectiles avaient été lancés sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué par l’envoi de grenades lacrymogènes. Le lendemain, des « feux de barricades » ont été relevés suivis de « jets de pierres et de cailloux sur les policiers », raconte un témoin de la scène.
D’après Le Monde, « un petit groupe » de contestataires « s’est introduit dans les habitations alentours pour y dérober une dizaine de bonbonnes de gaz, qui auraient été jetées dans un feu de poubelle ». Le bilan de la journée fait état de 153 gardés à vues à Mantes-la-Jolie et 190 dans tout le département. Le plus jeune à 12 ans et le plus âgé 20 ans. D’après le quotidien, la plupart des 79 jeunes relâchés sont des mineurs de moins de 16 ans. Cent dix gardes à vues ont été prolongées, et dix-sept devaient être déférés ce matin, dont 16 mineurs.
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