Un an après les attentats du 7 janvier, l’équipe de Charlie hebdo a dévoilé la une de leur numéro spécial. Tiré à un million d’exemplaires, ce journal qui sortira le 6 janvier affiche en couverture un dessin de Riss, l’actuel directeur de l’hebdomadaire. Après avoir dessiné un Mahomet en pleurs à l’occasion du “numéro des […]
Un an après les attentats du 7 janvier, l’équipe de Charlie hebdo a dévoilé la une de leur numéro spécial. Tiré à un million d’exemplaires, ce journal qui sortira le 6 janvier affiche en couverture un dessin de Riss, l’actuel directeur de l’hebdomadaire.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Après avoir dessiné un Mahomet en pleurs à l’occasion du « numéro des survivants », la rédaction de Charlie a décidé de cette-fois ci de montrer un dieu monothéiste à longue barbe, les habits tachés de sang et une kalachnikov en bandoulière, avec le sous-titre : « 1 an après, l’assassin court toujours ».
Couverture catastrophique du #Charlie anniversaire: ramener le terrorisme à sa dimension religieuse est un désastre. pic.twitter.com/pkxATyz5aT
— Nicolas Henin ﺡ ✒️ (@nhenin75) 3 Janvier 2016
Sur Twitter, Nicolas Hénin, ex-otage de Daech en Syrie et auteur de « Jihad Academy » a vivement critiqué ce choix sur Twitter.
Un édito au vitriol
Surtout qu’à l’intérieur du journal, Riss signe un édito au vitriol. Fidèle à sa ligne laïciste, le directeur de Charlie pourfend les « fanatiques abrutis par le Coran » et « culs-bénits venus d’autres religions » qui avaient souhaité la mort du journal pour « oser rire du religieux ». « Les convictions des athées et des laïcs peuvent déplacer encore plus de montagnes que la foi des croyants », dit-il.
« Un mois avant le 7 janvier, je demandais à Charb si sa protection avait encore un sens. Les histoires de caricatures, tout ça, c’était du passé. Mais un croyant, surtout fanatique, n’oublie jamais l’affront fait à sa foi, car il a derrière lui et devant lui l’éternité (…) C’est l’éternité qui nous est tombée dessus ce mercredi 7 janvier », écrit Riss.
« Ce silence me fit comprendre qu’ils étaient morts »
Et de revenir sur ce jour tragique :
« Ce matin-là, après le bruit assourdissant d’une soixantaine de coups de feu tirés en trois minutes dans la salle de rédaction, un immense silence envahit la pièce, raconte-t-il. J’espérais entendre des plaintes, des gémissements. Mais non, pas un son. Ce silence me fit comprendre qu’ils étaient morts ».
Et de conclure son édito au lance-flammes :
« Comment faire le journal après tout ça ? C’est tout ce qu’on a vécu depuis vingt-trois ans qui nous en donne la rage. Ce ne sont pas deux petits cons encagoulés qui vont foutre en l’air le travail de nos vies. Ce n’est pas eux qui verront crever Charlie. C’est Charlie qui les verra crever ».
{"type":"Banniere-Basse"}