Après Ebola et ses 4 000 morts, un des plus pauvres pays du monde est frappé à nouveau par une catastrophe. Une coulée de boue a ravagé Freetown, la capitale de la Sierra-Leone en Afrique de l’Ouest et causé la mort de plus de 300 personnes.
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Coincée entre la mer et la montagne, Freetown a le plus haut taux de précipitation annuel d’Afrique, les inondations y sont récurrentes, surtout durant la saison des pluies. Mais dans la nuit du 13 au 14 août, des pluies torrentielles se sont abattues sur la ville et “les niveaux de précipitation ont été environ 300 % plus élevés que les moyennes habituelles”, selon le site Society 4 Climate Change Communication. Ces pluies ont provoqué des torrents de boue qui ont emporté de nombreuses habitations sur leur passage.
The flood waters and mud are still causing terrible damage to some of poorest areas in Freetown. We are working on ways to support. pic.twitter.com/WA5XGY8rXk
— The Freetown Society (@FreetownSociety) August 15, 2017
600 personnes portées disparues
Le président du pays Ernest Bai Koroma a reconnu que son administration était “débordée” et a appelé à l’aide pour reloger les 3 000 personnes sans abri du quartier de Regent, où tout un pan de colline s’est effondré, et pour tenter de retrouver des survivants parmi les 600 personnes portées disparues.
Des polémiques apparaissent, mettant en cause les services météorologiques, accusés de ne pas avoir prévenu du danger. Mais les causes de la catastrophes viennent surtout d’un développement anarchique de la ville, avec l’installation de bidonvilles dans des lieux exposés. En 2015, une étude de l’Africa Research Institute pointait les risques de l’accroissement incontrôlé de Freetown, dû à l’arrivée de nombreux réfugiés fuyant l’insécurité et la guerre civile.
“Les gens construisent n’importe où et n’importe comment en toute impunité”, s’inquiétait le Dr Sama Monde, directeur des services de Conservation et de développement en Sierra Leone.
Pour la Society For Climate Change Communication, la tragédie de Freetown est le résultat de ce qu’elle définit comme la “violence climatique”, la conjugaison d’événements climatiques extrêmes et de conditions sociales dégradées. Une situation bien évidemment en lien avec le réchauffement climatique dû en grande partie aux énergies fossiles et aux inégalités économiques. A titre d’exemple, le site rappelle que les émissions de de dioxyde de carbone per capita sont de 0,15 tonne en Sierra Leone et de 16,4 tonnes aux Etats-Unis.
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