Suite de notre dossier numérique sur la « révolution mobile » en marche. Grosse capacité de stockage et écoute en streaming : la musique aujourd’hui passe par les téléphones portables.
Les dernières campagnes publicitaires pour les téléphones portables insistent particulièrement sur la multiplication des applications – un changement initié par Apple avec la sortie de l’iPhone et suivi de près par les autres constructeurs – aux dépens de l’aspect baladeur MP3.
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Pourtant, il n’y a pas si longtemps, la musique était encore le produit d’appel par excellence de l’industrie du mobile. L’idée révolutionnaire avait été chez Sony Ericsson de fusionner le téléphone et le baladeur (pour aboutir au tout premier mobile Walkman en août 2005), et chez Apple de transformer l’iPod en portable. Un seul objet pour deux fonctions. Une nouvelle ère, celle de la convergence, s’ouvrait, et l’album de Madonna était vendu en exclusivité dans la mémoire du téléphone que vous achetiez.
Mais cette double fonction, sans doute précisément parce qu’elle a été largement plébiscitée par les consommateurs, est devenue une obligation, un must have. Maintenant que le service MP3 est intégré à tous les portables nouvelle génération, il devient complètement ringard de mettre en avant cette qualité pour vendre un produit. Et on se dit donc aujourd’hui que si un téléphone ne fait pas lecteur MP3, il n’est pas vraiment un téléphone. C’était l’étape numéro 1, l’intégration des MP3 dans le portable.
Il a certes fallu quelques années pour résoudre les problèmes de capacité de mémoire. Mais la situation a été réglée et les ventes de baladeurs MP3, qui étaient en plein boom en 2005, ont commencé à baisser en 2008 face à la concurrence du mobile, d’après le cabinet d’études GFK. Pour autant, une seconde mutation est à prévoir.
Le téléphone/baladeur/appareil photo se connectant maintenant en prime à internet, même son aspect MP3 semble appelé, à terme, à perdre de son importance et peut-être même à disparaître. En effet, si des platesformes musicales en streaming sont accessibles via le téléphone, il n’y a même plus besoin de se servir de la fonction baladeur. D’autant que ces sites (Last.fm, Pandora aux Etats- Unis) proposent désormais aux utilisateurs de créer des playlists personnalisées, ce qui permet à chacun de retrouver en ligne “sa” musique sans redémarrer de zéro à chaque nouvelle connexion. Tous les morceaux du monde deviennent accessibles en un clic dans l’ordre de votre choix.
A l’heure actuelle, cela relève encore de la description d’une version idyllique – ou futuriste. Car pour le moment, plusieurs problèmes se posent. En premier lieu, le choix proposé n’est pas exceptionnel, y compris sur le mastodonte Deezer. Ne cherchez pas un album entier de Bonnie Prince Billy, il faudra vous contenter des derniers gros cartons commerciaux. Ensuite, la technologie 3G n’est pas accessible de partout. Par exemple, il reste très difficile de se connecter du métro souterrain. Et dans ce cas, le recours à la fonction baladeur reste essentiel. Pour autant, on peut supposer qu’assez rapidement ces problèmes trouveront une solution avec une connectivité qui devrait continuer à s’étendre. Enfin, la qualité du son sur ces sites reste à améliorer.
Finalement, la musique sur téléphone mobile suit à peu près la même évolution que la musique sur ordinateur. L’heure est au regroupement des fonctions dans un seul objet. Ce que l’écoute des morceaux en streaming va sans doute encore accélérer.
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