Début de notre grand dossier numérique consacré à la « révolution mobile ». Depuis l’arrivée et le succès de l’iPhone et des netbooks, les appareils nomades ont proliféré : les nouveaux modèles sortent à la chaîne, toujours plus performants, mais aussi plus chers.
L’avenir appartient, paraît-il, à ceux qui se lèvent tôt. En matière de high-tech, l’avenir appartient surtout à ceux qui savent à la fois prendre des risques et répondre aux besoins du grand public. Apple et le Taiwanais Asus ont relevé ce double défi.
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Jusqu’à l’arrivée de l’iPhone, les téléphones portables servaient à téléphoner beaucoup, surfer un peu et s’amuser… presque pas du tout ! Avec l’iPhone, tout est possible ou presque. Le mobile du géant californien n’est pas parfait mais il possède un atout majeur : son écran tactile. Malgré d’importants moyens en recherche et développement, la concurrence n’arrive toujours pas à égaler la facilité d’usage et la polyvalence de l’interface d’Apple. Mise au point il y a une trentaine d’années par William C. Hurst, la technologie tactile est maintenant maîtrisée pour que le grand public se l’approprie. De quoi encourager le développement de nouvelles applications.
C’est le cas des jeux vidéo. Des éditeurs comme Gameloft ont compris tout l’intérêt de l’interface tactile de l’iPhone et de son accéléromètre : le téléphone devient une vraie console de jeu portable. Résultat, le marché des jeux vidéo sur iPhone commence à séduire de plus en plus de monde. Selon l’institut américain Comscore, 18,6 % des propriétaires de ce portable ont téléchargé un jeu payant en janvier dernier au Royaume-Uni, contre 2,7 % pour les propriétaires d’autres modèles. L’internet mobile devrait aussi profiter de cet engouement pour le tactile et certains sites vont proposer une navigation plus intuitive.
Le développement de ce genre d’interface (même si le clavier reste plus pratique pour écrire par exemple de longs textes) devrait favoriser l’émergence d’autres appareils nomades. Ainsi, Orange s’apprête à lancer d’ici cet été Tabbee (environ 300 euros). Il s’agit d’un écran tactile de 17,8 centimètres de diagonale destiné à des usages multimédia et permettant un accès internet par le biais d’une box ou d’une borne wifi. D’autres projets plus originaux sont à l’étude. En avril, Mitsubishi a présenté un prototype d’écran tactile capable de détecter la position du doigt dans l’espace et sa vitesse de déplacement. Plus besoin de toucher l’appareil pour lancer une application. De son côté, l’université de l’Arizona planche sur un écran tactile flexible s’appuyant notamment sur la technologie du papier électronique souple.
Bénéficiant de connexions sans fil de plus en plus rapides (wifi, Bluetooth 3.0…), le téléphone devient donc l’appareil nomade par excellence, à côté de l’ultraportable, ou netbook. Ce petit PC est l’autre innovation en matière de nomadisme. Elle vient de Taiwan, où il existe un “Apple asiatique”, Asus. En moins d’un an, ce constructeur a secoué le petit monde de l’informatique portable, qui se contentait de sortir des modèles toujours plus puissants mais pas toujours adaptés aux besoins d’une partie du grand public. Asus a eu l’intelligence de s’approprier et d’enrichir le concept du PC portable low cost.
A l’origine, ce genre d’ordinateur était destiné à être distribué gratuitement, ou vendu à des prix très bas, dans les pays en développement, pour se retrouver notamment sur la table des écoliers. Un peu plus d’un an après le lancement en France du premier EeePC du fabricant taiwanais, cette gamme a trouvé sa place, soit comme petit ordinateur de complément, soit comme appareil nomade permettant de se connecter au web via une borne wifi ou un réseau 3G. C’est la démocratisation du fameux concept d’internet mobile.
Tous les industriels s’y sont mis avec pour objectif de rattraper Asus, leader du secteur. Dopé par les ventes de ses ultraportables, ce dernier entend bien conserver sa position en renforçant sa gamme avec une vingtaine de modèles d’EeePC d’ici la fin 2009. Profitant du succès de l’iPhone, il envisage même de lancer des modèles dotés d’un écran tactile. En cette période de crise mondiale, ce secteur déprime un peu moins que les autres. Les ventes de netbooks permettent aux géants de l’informatique de compenser la baisse du marché du PC de bureau. La firme taiwanaise se montre toujours optimiste et affirme pouvoir atteindre son objectif de vendre 12 à 15 millions de netbooks cette année ! Revers de la médaille, les fabricants de certains composants (claviers, circuits imprimés, écrans) peinent à suivre l’évolution du marché. Résultat : les livraisons de netbooks prennent parfois du retard.
Mais cette frénésie brouille l’image du concept. Le terme “ultraportable” ne veut plus rien dire. Les services marketing des grandes marques multiplient à l’envi les sorties de modèles qui n’ont plus rien à voir avec l’idée originelle : un petit PC bon marché et reposant sur un équipement simple mais suffisant. Aujourd’hui, les ultraportables sont de plus en plus performants mais aussi de plus en plus chers. Loin des 400 euros des débuts, certains d’entre eux peuvent atteindre 900 euros ! A ce prix-là, ils n’ont pas à rougir face aux PC portables.
Exit donc le PC low cost. La faute en revient, en partie, aux industriels qui ont signé des accords avec Microsoft. Les premiers ultraportables tournaient en effet avec un système d’exploitation gratuit et parfaitement adapté à des machines peu performantes : Linux. La majorité des netbooks fonctionnent maintenant sous Windows XP ou Vista. Résultat, le prix de vente de ces appareils est gonflé à cause de la licence Microsoft et d’équipements plus performants (mais plus chers), comme le processeur et la mémoire, nécessaires pour faire tourner sans trop de soucis XP ou Vista.
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