Interrogé par France Info dimanche 7 juillet à propos de la finale de la Coupe du monde féminine, le président français a exprimé son profond désaccord avec les enseignants qui ont refusé de rendre des notes du baccalauréat.
« Je respecte chacune et chacun, la liberté d’opinion et la liberté syndicale, mais à la fin des fins, on ne peut pas prendre nos enfants et leurs familles en otage. » Au micro de France Info, le chef de l’Etat français a condamné dimanche 7 juillet l’action des professeurs qui ont refusé de rendre des notes du baccalauréat, voire même des copies. Des propos jugés « déplacés » par la secrétaire générale du Snes-FSU (Syndicat national des enseignants du second degré), Frédérique Rolet, qui a répondu à Emmanuel Macron en soirée par le biais du même média.
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Des actions “à contrecoeur”
Pour Frédérique Rolet, le président de la République ne tient pas « compte de la réalité de la situation » en qualifiant la rétention des notes de « prise d’otage ». Elle précise : « Il ne s’agissait pas de pénaliser les élèves, mais de dire aux parents d’élèves combien nous sommes inquiets pour le devenir du baccalauréat. »
Rappelant que les professeurs sont mobilisés depuis des mois contre la réforme du bac voulue par le grouvernement, la secrétaire générale du syndicat reproche au ministère de l’Education un « manque d’écoute total » donnant lieu à cette grève. « On est contraints à des bricolages qui auraient pu être évités, si le ministre de l’Éducation avait ouvert sa porte un peu plus tôt. »
Dans son intervention sur France Info, Emmanuel Macron taclait notamment : « 99% de celles et ceux qui font chaque jour l’éducation de nos jeunes ont le sens du devoir ». Ce avec quoi Rolet se dit « d’accord ». « Plus de 99% des enseignants ont le sens du devoir et c’est pourquoi ils font à contrecœur certaines actions », rétorque-t-elle. La syndicalist voit d’ailleurs un « paradoxe » dans le point de vue du gouvernement qui considère le mouvement comme « minoritaire » mais qui a quand même dû « repousser la date de restitution des notes ». « Donc c’est bien un mouvement de fonds », assure-t-elle.
Une intervention qui ne passe pas auprès des internautes
Par ailleurs, la déclaration du président a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, en particulier l’usage du terme « prise d’otage ». Certains internautes n’hésitent pas à reprendre des images de lycéens agenouillés face à la police prises au moment de la manifestation à Mantes-la-Jolie en décembre 2018.
"On ne peut pas prendre nos enfants en otage": Macron dénonce la rétention de copies du bac''. Par contre ça on peut @EmmanuelMacron pic.twitter.com/GOtXGUU2rH
— Mikadorpa🐝🐝🐝 (@Mikadorpa) July 7, 2019
Emmanuel #Macron à propos de la grève des correcteurs du #bac : « On ne peut pas prendre nos enfants et leur famille en #otage ».
Emmanuel Macron a la mémoire courte. #baccalaureat2019 #BAC2019 pic.twitter.com/OqfETArlPg
— Gaëtan Escorbiac (@GaetanEscorbiac) July 7, 2019
https://twitter.com/AllanBARTE/status/1147526361113870336
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