Désormais, il y aura de la pub sur Twitter. Une fois les réseaux sociaux installés dans le paysage Internet, il s’agit pour eux de fructifier. Et là, chacun cherche son modèle.
Assez joué, place à la rentabilité. La rumeur courait depuis septembre dernier. Biz Stone, le cofondateur du site de micro-blogging, l’a annoncé cette semaine. La pub va faire son apparition sur Twitter, le service de micro-blogging qui permet d’envoyer des messages de 140 caractères maximum par Internet.
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Créé en 2006, le site vient de passer la barre des 100 millions d’utilisateurs, 105 millions exactement. Quatre fois moins que Facebook, mais quand même. Le réseau social gère plus de 55 millions de « gazouillis » -les fameux tweets- chaque jour. De quoi faire exploser les coûts de maintenance. Il était donc temps que le site se trouve un modèle économique pour continuer à se développer. C’est l’équation que doivent résoudre tous les réseaux sociaux : comment faire pour que tout cela rapporte de l’argent ?
Facebook a mis longtemps a trouver une réponse, au grand désespoir de ses investisseurs. Cinq ans. Et l’année dernière, le réseau le plus populaire au monde, avec plus de 400 millions d’inscrits, est devenu rentable.
« Tous ces réseaux jouent sur l’effet de masse, commente Eric Scherer, médiateur sur le site AFP-MediaWatch spécialisé dans les nouveaux médias. Ils attendent d’avoir un grand nombre d’utilisateurs avant de regarder la manière de monétiser tout ça. »
Jusqu’à présent, Twitter vivait essentiellement grâce à des levées de fonds. Et aux accords passés avec Google et Bing, qui permettaient aux moteurs de recherche d’intégrer les derniers tweets dans leurs résultats.
Ne dites pas pub, mais « Promoted Tweets »
Ce nouveau service de tweets sponsorisés est une expérimentation. Mais aujourd’hui, le site de micro-blogging compte bien se financer par la pub.
Lors de la conférence organisée pour présenter la fonction Promoted Tweets, le Directeur financier du réseau social, Dick Costolo, a expliqué sa stratégie de monétisation : « Il y a plusieurs de façons de faire de l’argent si vous avez beaucoup de trafic. Le problème a déjà été résolu. Mais nous voulons faire plus d’argent sur le long terme qu’une perspective court-termiste ne nous le permettrait. Nous voulons d’un modèle qui soit organique, une fonction du produit lui-même. »
Business is business, les réseaux sociaux ne sont pas là pour faire du social. Mais tout de même, la firme « prend des gants, fait remarquer Eric Scherer. Cela montre que ces réseaux sont extrêmement fragiles. Et qu’il ne faut pas risquer de décourager les utilisateurs. » Avec des publicités trop intrusives par exemple…
« Les tweets promotionnels ne sont pas des publicités, mais des tweets », insiste le directeur financier. Qui pourront -et devront, pour que le système fonctionne et soit rentable pour les annonceurs- être retweetés vers d’autres utilisateurs.
Twitter va donc y aller doucement. Dans un premier temps, ces tweets promotionnels apparaîtront au sommet des pages de recherche de Twitter et seront adaptés au profil de l’utilisateur. Sur le même principe que les liens sponsorisés affichés par Google. Mais à l’issue des tests, Twitter compte intégrer de la publicité ciblée dans les fils d’information personnalisés de chaque membre.
Après la pub, la cotation en Bourse ?
Parmi les premiers à payer pour expérimenter ce service : Red Bull, Starbucks ou encore Sony Pictures. De quoi déjà dégager, selon des estimations, 100 à 200 millions de dollars de revenus par an. Un bon départ.
Facebook, lui, a carrément pris son envol. En mars, dans un entretien au Wall Street Journal, son cofondateur, Marc Zuckerberg, déclarait : « A terme, nous allons entrer en Bourse, parce que c’est le contrat que nous avons avec nos investisseurs et nos employés (…), mais nous ne sommes pas pressés. » Probablement en 2011.
Le journal estime qu’en 2010, le chiffre d’affaires de Facebook se situera entre 1,2 et 2 milliards de dollars. Twitter a encore de la marge.
Aurore Lartigue
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