En Chine, une initiative gouvernementale pour faire baisser la pollution des chaînes de production textile du pays a collaboré avec Puma, Gap ou encore Inditex pour révéler en temps réel leur chiffres de pollution de l’air, des sols et des eaux.
La mode est une industrie gigantesque bien avant d’incarner le luxe et la futilité. Plus puissante que l’automobile et l’aéronautique français réunis en 2016, ses grands acteurs tutoient les géants du pétrole et de la high-tech. Mais il est une réalité à garder à l’esprit parmi tous ces chiffres : la mode est deuxième au classement des industries les plus polluantes de la planète. La Chine, longtemps “atelier du monde” a pris les devants pour créer une carte interactive montrant en temps réels les dommages ou les avancées écologiques des usines des grands groupes de mode sur place, dévoilée par Quartz ce weekend.
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Les géants de la mode… et de la pollution
Armancio Ortega, propriétaire du groupe Inditex, a été nommé première fortune du monde, mais fait également partie des acteurs majeurs de la pollution dans le monde. En cause, sa société, Inditex, qui détient le groupe Zara. Comme d’autres grandes corporations – Gap, Puma, Target… – Inditex a participé à la sur-pollution en Asie, avec des procédés de fabrication utilisant des composants chimiques toxiques, notamment pour la teinture des vêtements. Ces produits sont rejetés dans les eaux voisines des usines créant des dommages sanitaires et environnementaux immenses (pluie acides, maladies, nappes phréatiques intoxiquées, sols pauvres en nutriments…)
Un nouvel outil de contrôle
Afin de permettre au consommateur d’acheter en pleine conscience, la politique chinoise pour l’environnement a instauré un outil de contrôle de ces pollutions révélé par Quartz. Grâce à l’Institut National des Affaires Publiques et Environnementales, en collaboration avec l’ONG chinoise du Comité de Défense des Ressources Naturelles, il existe une carte en ligne, sur laquelle se déroulent en direct l’impact écologique des entreprises partenaires, pour l’instant Inditex, Gap, Puma, Target, Esprit et New Balance. Ainsi incitée à jeter un oeil attentif à leurs usines, les marques sont invitées à davantage respecter l’écologie. L’éconimiste chinois Liang Hong expliquait cette initiative à Bloomberg en juillet 2017 :
“La Chine doit inverser sa courbe de pollution – bien que cela soit une pression ascendante sur sa croissance globale. Mais il est nécessaire de s’inquiéter des dommages environnementaux et d’y consacrer d’importants investissements.”
Sur le site, une carte de la Chine sur laquelle s’inscrivent dans des petits ronds les emplacements des entreprises sous-traitantes des groupes sus-cités. En cliquant, on obtient les données sur la pollution à l’instant T… mais encore en chinois. Si 80% du site a déjà été traduit en anglais, demeurent quelques lectures difficiles au visiteur européen qui ne connait pas le mandarin. Mais les organismes créateurs, le INAPE et le CDRN comptent améliorer la carte et ses données afin d’en facilité la compréhension, même pour les novices de leur langue ou de la complexité du déchiffrage des datas spécifiques à l’environnement.
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