Depuis fin septembre, l’enseignement de la langue arabe fait débat à Six-Fours-les-Plages (Var). D’abord l’objet d’une fausse rumeur, selon laquelle ils seraient obligatoires, les cours ont fait l’objet d’une bataille juridique entre la mairie et la préfecture. Jean-Sébastien Vialatte, le maire LR de la commune, refuse catégoriquement de fournir des locaux pour qu’ils y soient dispensés, allant […]
Depuis fin septembre, l’enseignement de la langue arabe fait débat à Six-Fours-les-Plages (Var). D’abord l’objet d’une fausse rumeur, selon laquelle ils seraient obligatoires, les cours ont fait l’objet d’une bataille juridique entre la mairie et la préfecture. Jean-Sébastien Vialatte, le maire LR de la commune, refuse catégoriquement de fournir des locaux pour qu’ils y soient dispensés, allant jusqu’à envoyer la police à l’école en question, en novembre dernier.
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Un pli du maire remis à l’enseignant
« Je n’avais pas d’adresse ni de téléphone pour le joindre, je n’avais donc pas d’autre moyen que de faire porter le pli par la police municipale », assure Jean-Sébastien Vialatte, le maire de Six-Fours. L’élu se défend d’avoir envoyé la police municipale à l’école Reynier, dans une tentative d’intimidation. Il souhaitait simplement transmettre à l’enseignant une missive, lui indiquant que « pendant le temps périscolaire, il n’a pas à rentrer dans l’école sans l’accord du maire ».
Le maire de Six-Fours s’appuie sur un fait juridique : si l’Etat est responsable du temps scolaire, c’est la mairie qui est chargée du temps périscolaire. Sauf que le « temps scolaire » désigne la totalité des cours dont l’Etat est responsable, et non l’heure à laquelle les enfants sortent de classe. Les cours d’arabe en question s’inscrivant dans le cadre de la politique d’Enseignement de langue et de culture d’origine (Elco), ils sont de la responsabilité de l’Etat, ce qui ne donne pas le droit au maire de s’y opposer ou de refuser l’accès aux locaux.
« J’aurais fait pareil pour une autre langue »
Condamné en 2014 pour « provocation à la haine raciale » (voir ci-dessous), Jean-Sébastien Vialatte récuse les attaques sur le caractère arabophobe de sa démarche : « Ce n’est pas une question de politique anti-arabe mais une question de définition de la responsabilité des uns et des autres. […] On a proposé des cours d’arabe, mais j’aurais fait pareil pour une autre langue. », assure-t-il.
Interrogé par Nice Matin, le maire de Six-Fours avait justifié son opposition en mettant en avant la décision de la ministre Najat Vallaud-Belkacem de revoir le dispositif. Il mentionne également un rapport du Haut conseil à l’intégration, qui recommandait la suppression des Elco.
Des cours d’arabe obligatoires ?
En septembre dernier, l’enseignement de l’arabe à l’école Reynier faisait déjà l’objet d’une vaste polémique. Après la publication sur Facebook du papier proposant aux élèves l’enseignement de l’arabe (voir ci-dessous), la grogne monte. Il ne faudra pas longtemps pour que la rumeur disant que ces cours sont obligatoires se propage.
Mais en réalité, il n’en est rien. Comme l’ont rappelé Les Décodeurs, les Elco sont destinés aux enfants originaires de l’étranger et portent sur la langue et la culture de leur pays. Et, bien sûr, ils sont facultatifs. Un papier est simplement distribué aux élèves afin qu’ils le transmettent à leurs parents, qui n’ont aucune obligation de le signer. Mais que Jean-Sébastien Vialatte se rassure, les Elco sont censés disparaître sous peu quoi qu’il en soit.
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