IQiyi, le « Netflix chinois » voudrait conquérir Wall Street. La nouvelle venue peut-elle vraiment concurrencer le géant américain?
La plateforme de streaming, iQiyi, met le cap sur les États-Unis. Le « Netflix chinois » pourrait devenir « l’une des plus importantes introductions en Bourse dans le secteur technologique cette année », a annoncé The Wall Street Journal, le 27 février, commentant la demande d’inscription du site web sur le Nasdaq américain. La société, évaluée par les analystes à 17 milliards de dollars, espère ainsi en lever 1,5 milliard.
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Une ascension fulgurante
Partagée entre contenus payants et programmes financés par la pub, la plateforme qui s’apparentait à ses débuts à YouTube, « a augmenté son contenu original ses deux dernières années pour se rapprocher de Netflix », explique le quotidien économique.
A l’instar du géant américain, iQiyi « dépend principalement de ses contenus originaux », selon le site spécialisé TechNode. La société a notamment acheté les droits exclusifs de diffusion en Chine du drame coréen Descendants of the Sun, en 2016. Tandis qu’elle est devenue en avril, le seul service chinois à autoriser les programmes Netflix.
http://www.youtube.com/watch?v=ZBGgNOmIYsQ
Cette évolution lui a permis de comptabiliser 50,8 millions d’abonnés soit une augmentation de 68 % depuis 2016.
Baidu, le « Google chinois »
Derrière iQiyi, on retrouve Baidu, l’équivalent de Google en Chine, qui détient 70% de la société. Le premier moteur de recherche du pays gardera la maîtrise de sa filiale qui sera néanmoins cotée de façon indépendante sous le symbole IQ.
Le concurrence reste cependant sévère pour iQiyi, qui par son introduction en Bourse espère devancer les services rivaux, Alibaba (Youku Tudou) et Tencent, qui se partagent le marché chinois.
L’expansion de iQiyi a en effet conduit la société a augmenter ses coûts de 80 % l’an dernier pour produire des contenus originaux, dépassant 2 milliards de dollars (soit 16 % du chiffre d’affaires). « Nous avons subi une perte nette depuis sa création et nous pourrions continuer à subir des pertes à l’avenir », peut-on lire dans le dossier présenté à la SEC (l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers.)
Et l’Europe?
Ce faisant, bien que la société chinoise connaisse un succès non négligeable, qui grâce à des programmes tels que « Idol Producer » ou « Rap of China », des émissions de télé-crochet, a conquis un petit public à l’international, elle gagne beaucoup moins par abonné que son homologue américain. « Son chiffre d’affaires en 2017 n’était que de 1 milliard de dollars, soit moins d’un dixième de Netflix », détaille The Wall Street Journal. A préciser également que la société américaine se targue de posséder 117,6 millions de clients dans le monde soit plus du double d’iQiyi.
Il faut telecharger iqiyi, se créer un compte, rechercher "idol producer" dessus et ensuite sélectionner 9 gars. (Il y a plein de tuto sur twt)
— twtenkor (@twtenkor) January 30, 2018
Bien que iQiyi doive convaincre les investisseurs qu’elle peut encore progresser et accroître ses bénéfices, ce nouveau challenger dans le marché du streaming n’est pas négligeable.
Et en avance par rapport à la scène européenne. En France, Netflix est loin devant ses concurrents locaux, CanalPlay et SFR Play. Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions avait prédit en novembre dernier l’arrivée d’un « Netflix public européen ». Deux pistes étaient alors envisagées, la création par France Télé d’un service de vidéo à la demande par abonnement avec des chaînes telles que TF1, M6 ou Canal+. D’autre part, un partenariat entre public et privé était proposé via OCS, un bouquet de chaînes télévisées consacrées au cinéma et aux séries appartenant à Orange. Le projet devrait voir le jour dans quelques mois…
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