Dans une interview au magazine « Valeurs actuelles » publiée ce jeudi 7 février, Céline Pigalle, la directrice de la rédaction de la chaine d’info en continu compare les lives sur les réseaux sociaux à des images de « vidéosurveillance ».
Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, les vidéos réalisées en direct et diffusées sur les réseaux sociaux ont le vent en poupe. Dans un contexte de crise de confiance entre les médias et les citoyens, ils connaissent un certain succès. Les médias Brut ou Russia Today en diffusent beaucoup avec des heures d’images live des manifestations. Mais ils sont aussi mis en concurrence par des images amateurs qui pullulent sur le web.
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De la « vidéosurveillance »
Dans une interview publié ce jeudi 7 février dans Valeurs actuelles, la directrice de la rédaction de BFM TV, Céline Pigalle, a comparé ces live à de la « vidéosurveillance », comme le relève Puremédias. Sans pointer du doigt un média en particulier, elle considère que « de manière générale, prendre une caméra, la laisser tourner et diffuser en direct, cela ne s’appelle pas du journalisme mais de la vidéosurveillance ». Pour la patronne de la chaine d’information en continu, il ne s’agit pas de journalisme. « Face à des acteurs qui ont chacun des intérêts divers, le journaliste est un observateur qui essaye d’avoir une position la plus honnête et juste possible, et de confronter les points de vue. C’est aussi ce rôle d’intermédiaire qui a été contesté », souligne-t-elle.
Céline Pigalle parle également de sa rédaction, et admet quelques critiques en admettant que « cette crise a permis de mettre sur le tapis certaines de nos pratiques qui étaient modestement contestées, et qui apparaissent aujourd’hui insupportables ». A propos des images qui défilent en boucle sur sa chaine elle affirme : « ce n’est plus acceptable ». Elle assure aussi que les titres sur les bandeaux vont être repensés « pour trouver comment avoir plus de caractère tout en présentant les choses de manière nuancée « . Et conclut : « Enfin, nous devons mieux faire la différence entre les images diffusées en direct et celles qui sont rediffusées à posteriori, pour ne pas induire le téléspectateur en erreur. »
Après plusieurs semaines de couverture intense et parfois dangereuse du mouvement des gilets jaunes la rédaction BFM TV a connu quelques tensions à la fin de l’année 2018. Les journalistes ciblés à plusieurs reprises par les manifestants, ont demandé à leur direction de revoir leur façon de travailler en exigeant davantage de moyens pour faire plus de reportages et moins de duplex.
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