Une nuit pour retracer le combat des gays à travers des docus, des films, et le portrait de François Sagat.
Qui aurait pu penser, à ses débuts chez Citébeur (site de vidéos gay – ndlr), lorsqu’on le découvrait dans Matos de Blackoss, que François Sagat tournerait un jour avec Oliveira ? Bon d’accord, ce n’est pas de Manoel de Oliveira, le maître lusophone dont il s’agit. Mais de Jérôme M de Oliveira, coréalisateur avec Pascal Roche d’un documentaire sur le parcours de la pornstar diffusé lors de la Nuit gay de Canal+.
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Intitulé sobrement Sagat, le film déroule le trajet de l’acteur, de sa jeunesse à Cognac à son élection par des cinéastes, des artistes, des photographes, en passant bien sûr par ses années de films X. Des témoignages de proches (sa soeur) et de collaborateurs (Christophe Honoré, Bruce La Bruce, Olivier Nicklaus, qui l’ont fait jouer dans des films non X) sont entrelacés à des interviews particulièrement bien menées et fouillées du comédien.
Climax du doc, entre séance d’analyse et séminaire de queer studies : François Sagat raconte que lorsqu’il était enfant, il avait envie de devenir une femme. Il a choisi de devenir un homme, mais de façon si marquée qu’il a le sentiment aujourd’hui d’être quand même un transsexuel.
Précédant ce portrait, une enquête roborative de Julie Gali, Illegal love, se penche sur la question du mariage gay à travers le récit du vote, le 4 novembre 2008 (simultanément à l’élection d’Obama), de la Proposition 8 en Californie qui retire aux homosexuels le droit au mariage, si durement conquis. Julie Gali interroge quelques acteurs clés de cette revendication pour faire du recul californien le laboratoire de la nouvelle réactivation d’une lutte inachevée depuis les premiers combats dans les années 70 d’Harvey Milk en faveur des droits civiques des homosexuels.
Jean-Marc Lalanne
La Nuit gay Mardi 1er mars, Canal+. 20 h 50 : I Love You Phillip Morris ; 22 h 25 : Illegal Love ; 00 h 00 : Sagat ; 0 h 40 : Ne dites pas à ma mère que je suis gay ; 1 h 10 : A Single Man
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