20 souris viennent de prendre leur envol à bord d’une fusée direction l’espace. Les chercheurs qui dirigent l’étude espèrent trouver des remèdes contre le stress en comparant les comportements des rongeurs sur Terre et dans l’espace.
Vendredi dernier décollait une fusée de SpaceX, avec à son bord vingt souris astronautes. L’objectif de cette mission est d’étudier la manière dont le stress affecte le système biologique interne en vue de trouver des moyens de remédier au déficit de sommeil. Pour cela, les scientifiques de l’ISS sont chargés de surveiller le poids, les horaires de sommeil, mais aussi les excréments de ces souris de laboratoire.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
#SpaceX launched a #Falcon 9 #rocket this friday with 20 laboratory mice, to help us figure out how to survive on #Mars ????https://t.co/TFadMBf6AR
— Margaux Akkawi (@MargauxAkkawi) 1 juillet 2018
La fusée SpaceX Dragon s’est envolée de Floride et doit arriver ce lundi à l’ISS. Cette recherche est menée par les neurobiologistes Martha Vitaterna et Fred Turek du centre du sommeil et de la biologie circadienne (CSCB) de l’université Northwestern à Chicago.
Analyser les souris pour remédier au stress
Les informations que devrait fournir l’expérience permettront de créer les futurs traitement anti-stress pour les astronautes, voire pour les personnes sur Terre. « Ce sont des informations utiles, et pas que pour l’espace : le stress n’est pas que dans l’espace, les gens ici (sur Terre) aussi sont stressés. », a précisé la scientifique qui dirige l’étude à Business Insider.
Quel programme pour les souris ?
Les vingts souris issues de deux familles différentes seront séparées en deux groupes de dix. La première dizaine passera trois mois en orbite, un record pour les souris, tandis que l’autre groupe restera à la station pour trente jours, avant d’être renvoyé sur Terre.
La spécialiste Vitaterna a indiqué à Business Insider que « la période de 90 jours peu ne pas paraître longue, mais (que) pour une souris, ça l’est« . En effet, ces 90 jours représentent l’équivalent de neuf ans d’une vie humaine, les souris réagissant plus rapidement que les humains dans l’espace.
De plus, les vingt souris en direction de l’ISS ont des frères et sœurs génétiquement identiques qui resteront sur Terre, d’où elles expérimenteront les mêmes conditions (même éclairage, même température) que les autres pendant trois jours. Il sera alors possible de constater les changements comportementaux et physiologiques des rongeurs.
La suite de l’expérience des jumeaux
Une étude similaire avait déjà été réalisée sur les jumeaux Scott et Mark Kelly. Les enquêtes sur les jumeaux permettent d’identifier avec précision l’effet qu’à l’espace sur le corps.
Scott Kelly avait été envoyé un an dans l’espace alors que son frère restait sur Terre. 7% des gènes de Scott avaient été alors affectés, mais cela n’a pas permis de tirer des conclusions définitives étant donné que leurs conditions de vie n’étaient pas exactement les mêmes.
Les contrôles sur la nutrition des souris seront ainsi beaucoup plus stricts qu’ils ne l’étaient pour les humains. Cette étude sur les rongeurs est donc, dans ce sens, plus importante car elle répondrait aux questions restées sans réponse avec les Kelly.
Des souris dans l’espace pour envisager un voyage sur Mars
Cette expérience pourrait être la clé pour préparer un voyage vers la planète Mars. Sachant que le trajet prendrait plusieurs années, les scientifiques ont besoin de connaître les conséquences exactes d’un long voyage dans l’espace avant d’y envoyer un astronaute.
A ce propos, Popular Mechanics rapporte que Fred Turek a déclaré : « Puisqu’un voyage aller-retour sur Mars devrait prendre plusieurs années, nous avons besoin de déterminer comment le microbiote (l’ensemble des micro-organismes) intestinal pourrait être modifié en état d’apesanteur sur une longue période. »
{"type":"Banniere-Basse"}