Le nouveau Final Fantasy et son guide officiel, un jeu mobile intersidéral et sidérant, le free-to-play en question et deux trips expérimentaux gratuits : l’actualité vidéoludique de la semaine par Erwan Higuinen.
Mobile : Out There
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Le bijou de la semaine est l’œuvre pour smartphones et tablettes (iOS, Android, 3,99 €) d’un petit studio des environs de Lyon, Mi-Clos. Mais Out There est aussi bien d’autres choses : une aventure spatiale, une BD animée, un jeu d’exploration et de gestion de ressources (oxygène, hydrogène, minerais divers…). Les spécialistes parleront de Rogue-like, évoqueront FTL. Les anciens se souviendront d’Elite ou de L’Arche du Captain Blood, les petits malins y verront un mini-Mass Effect mixé (pour la solitude) avec Gravity. Toutes ces hypothèses sont recevables mais on peut aussi voir cet Out There très adapté à son support portable (interface tactile, parties aisément découpable) comme un accélérateur d’imaginaire et un appel au voyage. Surtout, ne pas trop en dire sur ce que l’on peut rencontrer là-haut. L’univers vous attend.
Jeu de rôle (1) : Lightning Returns – Final Fantasy XIII
Mais où va Final Fantasy ? Un peu partout, semble-t-il. La série reine du RPG japonais a perdu son assurance des années 1990-2000 et se cherche entre suites, spin-offs, portages mobiles et versions online. Et si ce n’était pas une si mauvaise nouvelle ? Car voici le temps de l’expérimentation dont témoigne Lightning Returns (Square Enix, PS3 et Xbox 360, 50 €) qui clôt la trilogie Final Fantasy XIII. Et qui repose à peu près sur la même question que le très bon épisode XIII-2 : quelle est la valeur du temps dans un récit interactif ? Le principe retenu rappelle celui de l’un des meilleurs Zelda, Majora’s Mask : la fin du monde est proche, à nous d’utiliser les jours qui restent pour éviter le pire. Le jeu y gagne une troublante ambiance funèbre, comme si un voile noir descendait sur la féérie. Surtout, pour le meilleur et pour le pire, ce Final Fantasy tient du petit laboratoire de game design. On tente des trucs (flirter avec le jeu d’action, par exemple), certains fonctionnent, d’autres moins. Le résultat fait plus gros sabots qu’escarpins chic et s’admire moins qu’autrefois mais se découvre non sans émoi.
Livre : Lightning Returns – Le Guide officiel complet
On pouvait craindre qu’Internet ait la peau des guides de jeu. A l’heure des FAQs, à quoi bon s’offrir un ouvrage en papier ? Tout change quand ledit ouvrage devient un (très) beau livre encyclopédique sur un jeu aussi riche que Lightning Returns, édité par Piggyback en deux versions 324 pages, 19,99 € ou 356 pages, 29,99 €). D’autant qu’aux descriptions de niveaux, solutions d’énigmes, cartes et fiches techniques s’ajoutent des documents et témoignages (un peu légers, mais c’est un début) sur le développement de ce nouveau Final Fantasy. Livre-compagnon pour gamer au sens de l’orientation déficient et album-souvenir du voyageur virtuel, ce guide est un parfait complément au jeu. Jusqu’à pouvoir s’y substituer ? On n’en est peut-être pas si loin.
Jeu de rôle (2) : Weapon Shop de Omasse
Et si on changeait de point de vue sur le RPG ? Et si, plutôt que d’un noble aventurier, on prenait la place d’un personnage secondaire, par exemple de l’un de ces forgerons auxquels le joueur croise entre deux donjons ? C’est ce que propose Weapon Shop de Omasse (Level 5, 3DS, 7,99 €), nouveau volet de la série de jeux d’ »auteurs » à télécharger Guild. Celui-ci a pour particularité d’avoir été pensé, non par un game designer mais par un comédien, Yoshiyuki Hirai. D’où le côté bancal de Weapon Shop ? L’action façon rhythm game (pour forger les armes de nos clients) est en effet très loin de valoir les meilleurs représentants 3DS du genre, Rhythm Thief ou Theatrhythm Final Fantasy, mais le festival de dialogues satiriques compense chouettement les faiblesses ludiques. Dommage seulement que la comédie se superpose au jeu au lieu, comme dans le récent Jazzpunk, de devenir jeu.
Polémique : Vous avez dit free ?
Faudra-t-il arrêter de parler de jeux free-to-play ? La Commission européenne a décidé de se pencher sur le cas de ces titres pas si gratuits qui reposent sur le modèle économique du micro-paiement (pour accélérer sa progression, débloquer des accessoires…). Première étape la semaine passée : une rencontre avec Apple, Google et les autorités de défense des consommateurs de plusieurs pays(dont la France) pour évaluer plusieurs points litigieux (dont l’appel insistant à la dépense). Alors que le free-to-play s’invite sur consoles avec des titres comme World of Tanks, immense succès PC récemment adapté sur Xbox 360, ou Steel Diver : Sub Wars, jeu de sous-marin 3DS de Nintendo, est une affaire à suivre.
http://www.youtube.com/watch?v=9XfN_vYtNJ0
Gratuit (1) : Into the Box
Vous tombez. C’est tout. Et c’est fascinant. Conçu par deux jeunes Turcs réunis sous le nom de Kayabros, Into the Box (PC, Mac, Android) est une merveille de jeu minimaliste, à la fois hautement conceptuel et purement sensuel. L’expérience est donc celle de la chute libre, en direction d’un point qui, de près, se révèle une boîte en contenant d’autres, et ainsi de suite jusqu’à ce que l’on rate un embranchement. A moins que le jeu ne prenne jamais fin, que l’on s’installe définitivement in the zone, dans l’ivresse de la fusion cybernétique ? Et même si, malhabile ou rétif aux accélérations vertigineuses, on peine à faire grimper notre score, ce que les frères Kaya ont accompli force le respect.
Gratuit (2) : Bullet Waltz
Encore plus économe de ses moyens et à peine moins réjouissant qu’Into the Box, Bullet Waltz (PC et Mac) a été conçu en deux jours par le développeur taïwanais Rocky Hong. Bullet Waltz est lui aussi un jeu-concept, bien résumé par son titre. Au centre de l’écran, un canon vous prend pour cible. Ses projectiles rebondissant sur les bords de l’écran, il devient de plus en plus difficile de les éviter. Mais vous faites de votre mieux, vous valsez avec les balles sur une entêtante bande son chiptune de l’Américain Radio Giraffe. Et vous devenez de plus en plus habile, de plus en plus gracieux. Regardez, la machine danse aussi, c’est vous qui donnez le tempo, on dirait. Vous êtes beaux,la machine et vous. Vous êtes si beaux.
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