“Que voteriez-vous si vous vous retrouviez juré d’assises ?” C’est la question, un peu comme dans un ancien spectacle de Robert Hossein, que posait Arte à ses internautes après la diffusion d’un téléfilm, Intime conviction, diffusé le 14 février dernier, avec Philippe Torreton, inspirée de l’affaire Jean-Louis Muller, un médecin accusé d’avoir assassiné sa femme, mais […]
« Que voteriez-vous si vous vous retrouviez juré d’assises ? » C’est la question, un peu comme dans un ancien spectacle de Robert Hossein, que posait Arte à ses internautes après la diffusion d’un téléfilm, Intime conviction, diffusé le 14 février dernier, avec Philippe Torreton, inspirée de l’affaire Jean-Louis Muller, un médecin accusé d’avoir assassiné sa femme, mais finalement acquitté en octobre dernier après deux condamnations à 20 ans de prison. Un site prolongeait la fiction en permettant de suivre jusqu’au 2 mars le faux procès du suspect, « le docteur Villers », médecin légiste comme le vrai Dr Muller.
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http://www.dailymotion.com/video/x1b909f_intime-conviction-arte_tv
Or, le docteur Jean-Louis Muller qui avait assigné Arte pour faire cesser la diffusion de la fiction, vient précisément d’obtenir d’une juge des référés l’interdiction de la poursuite de la diffusion à la télévision et sur le Web. « En prenant le risque de remettre en cause, ne fut-ce que dans une partie de l’opinion publique » son innocence, Maha Productions et Arte « lui portent un préjudice considérable », ont déclaré les avocats du docteur, pour qui l’œuvre « piétine » cette innocence « judiciairement consacrée ».
Si le projet d’Arte avait un intérêt technique et pédagogique – montrer le fonctionnement de la justice et surtout ce que l’on ne voit pas à la télé comme le délibéré des jurés -, le défi consistant à refaire juger, même à travers un dispositif ludique, une personne acquittée, comportait évidemment un risque éthique. La direction d’Arte a pris acte de l’ordonnance de référé en précisant « regretter de mettre fin de manière anticipée à cette expérience inédite de découverte du fonctionnement de la justice ». Quant à la société de production, Maha Productions, elle a annoncé son intention de faire appel de la décision. « Cette ordonnance est une véritable censure et nous interjetons immédiatement appel », a réagi l’avocat de la société, Christophe Bigot. Les intimes convictions auront encore à batailler devant la justice, la vraie.
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