A Las Vegas, une équipe française a filmé des procès pour meurtres. Une série documentaire haletante tous les vendredis, du 25 septembre au 23 octobre sur Arte.
Les producteurs de séries françaises ont-ils intérêt à rivaliser avec les Américains ? Oui, car il faut bien alimenter les chaînes en produits locaux, pas toujours en denrées d’importation. Non, parce que la production française n’aura jamais la puissance de feu US. Le plus judicieux est peut-être alors de concurrencer les Américains sur leur territoire, tout en privilégiant une certaine “french touch”.
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C’est le cas de Justice à Las Vegas, excellente série documentaire qui parvient, moyennant formatage (montage, musique, plans urbains récurrents), VO et absence de voice over, à ressembler aux fictions policières US. Produite notamment par Jean-Xavier de Lestrade (Un coupable idéal), la série a déjà été diffusée aux Etats-Unis en 2007 sous le titre : Sin City Law. La “ville du péché” ou ce miroir aux alouettes qui attire losers et rêveurs. Revers de la médaille, “cet Eldorado, explique le réalisateur Rémy Burkel, affiche le plus fort taux de criminalité, de condamnés à mort, de suicide, de vols, d’agressions des Etats-Unis…”
Justice à Las Vegas, ce sont dix épisodes de 52 minutes sur cinq affaires de meurtres où l’on envisage toutes les facettes d’un procès, mais en privilégiant le point de vue des avocats, pour la plupart commis d’office. La réalisation est tenue, tendue, style reportage. Cela ressemble à une série de fiction, mais avec un supplément d’âme : l’humanisme de ces avocats dévoués, qui sont aussi détectives et assistants sociaux. Car outre le suspense, les enquêtes et le drame de prétoire, ce qui frappe, c’est que les auteurs de crimes sont quasiment tous des cas sociaux.
Comme le dit Rémy Burkel, le but de Justice à Las Vegas n’est pas d’exhiber des scènes de procès croustillantes mais de démontrer que “personne n’est aussi mauvais que le pire de ses actes”. Cela n’est pourtant pas pris en compte par les jurys populaires, inflexibles. On se demande quel poids ont les avocats et, spectateur, on frémit presque pour ces pauvres gens, tueurs d’enfants, hésitant sur leur culpabilité.
En dépit d’une réalisation plutôt homogène, les épisodes n’ont pas tous la même force. Si ce résultat erratique est dû à la nature des cas, une constante demeure : les avocats sont confrontés à des situations humaines très complexes. Mais si on s’intéresse à la famille des suspects, voire aux procureurs, le point de vue des prévenus manque un peu . On les voit beaucoup avec les avocats, mais ils ont peu la parole. Quelques interviews face caméra recentreraient la série sur les principaux intéressés.
Justice à Las Vegas Série documentaire de Rémy Burkel.
Les vendredis, du 25 septembre au 23 octobre sur Arte vers 22 h 20. Sortie DVD le 7 octobre.
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