Pour le trentième anniversaire de la victoire de François Mitterrand, le PS a mis les petits plats dans les grands. La direction a ouvert ses portes rue de Solferino, les badauds se pressent et Martine Aubry les accueille un petit mot à la main, le mur de caméras tenu par une corde. Récit d’une journée symbole.
11h30, Lionel Jospin arrive. Martine Aubry l’embrasse. Les photographes immortalisent le retour de l’ex-Premier ministre au siège du PS. Il embrasse service d’ordre, permanents, militants un grand sourire aux lèvres. Jack Lang s’immisce entre les deux ex-Premier ministres, Laurent Fabius et Lionel Jospin, aux côtés de Martine Aubry, bien devant sur la photo. Clic clac c’est dans la boîte.
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En fond sonore, la chanson de Barbara « Regarde« … Comme un air de déjà entendu… Ah oui, c’était dimanche dernier à l’université populaire de Ségolène Royal et le 18 novembre 2010 lors de la déclaration de candidature d’Arnaud Montebourg à Frangy-en-Bresse.
11h50, Martine Aubry, Jack Lang, Lionel Jospin et Laurent Fabius ont mis une vingtaine de minutes à franchir quelques mètres pour arriver au bas du grand escalier qui mène au bureau de la première secrétaire. Les photographes veulent à nouveau les prendre ensemble. « Messieurs les Premiers ministres ». Martine Aubry, amusée, tire Jack Lang par la manche: « Bon, on va les laisser alors. » Lionel Jospin, souriant, rebondit : « Il y a le passé et l’avenir« .
12h30, le temps d’avoir pu faire quelques mètres dans une cour bondée, entourée par les caméras, des militants, des sympathisants, rejoint par Pierre Mauroy, les responsables politiques conduits par Martine Aubry se dirigent vers un mur sur lequel a été tendu un grand papier. Chacun y est invité à laisser son petit mot : « Une victoire en 1981 qui en appelle une autre en 2012 » signé Pierre Mauroy. « Le printemps prochain, les Français ne retrouveront pas seulement une nouvelle saison, ils auront rendez-vous avec eux-mêmes« , Martine Aubry. « A mai 1981 : le bonheur, 10 mai 2012 : l’espérance », par Lionel Jospin.
Les anonymes laissent aussi leurs commentaires: « Je voudrais tant revivre le bonheur de 81« , « le 10 mai, j’y ai cru, un peu moins après, aujourd’hui de nouveau ». Les personnsalités s’enferment dans le bureau de Martine Aubry boire le verre de l’amitié.
Finalement, Martine Aubry, Pierre Mauroy, Lionel Jospin, Laurent Fabius, Jack Lang, Henri Emmanuelli, c’est pas très jeune comme image?
« Je ne suis pas de ceux qui estiment qu’il faut passer aux orties ceux qui ont passé un certain âge. Si on est là c’est que certains se sont battus avant nous« , répond la première secrétaire après avoir raccompagné Lionel Jospin et Henri Emmanuelli.
« C’est grâce à des millions de Français que François Mitterrand a été élu en 1981. Les primaires ont aussi cet objectif, c’est l’esprit« . Une militante de Marseille l’interpelle en parlant très fort dans le couloir: « Enchanté Madame Aubry, Enchanté! Royal, Hollande d’accord mais on ne veut pas de DSK. Pourquoi vous ne vous présentez pas? » La première secrétaire s’écarte rapidement…
13h passé, Marylise Lebranchu, une des très proches amies de Martine Aubry confie:
« On a cru la semaine dernière que Martine Aubry n’était plu sur la feuille de match, ce n’est pas ça. Beaucoup de gens parlent, mais ils ne savent rien. Avec Dominique, ils se sont parlés mais ils n’ont pas décidé. Martine Aubry répète à ses proches qu’elle prendra une décision autour de la mi-juin. Ni l’un ni l’autre n’ont renoncé. Ni l’un ni l’autre ne sont sûrs d’êtres candidats ».
12h00 du côté de Château-Chinon, François Hollande, lui, est sûr d’être candidat. En attendant, il embrasse des vieilles dames comme du bon pain et prend la pose pour les photos de famille. C’est dans ce bourg paisible de la Nièvre que François Mitterrand a accueilli la nouvelle de sa victoire le 10 mai 1981. Aujourd’hui, l’hôtel du Vieux Morvan, où le premier président socialiste de la Ve République avait ses habitudes, est fermé. Et la cérémonie d’hommage a été organisée à quelques centaines de mètres, à l’espace François Mitterrand. Ce que regrettent quelques habitants, déçus.
François Hollande a été « mandaté » par Martine Aubry et ne boude pas son plaisir d’inscrire ses pas dans ceux de son glorieux prédécesseur à la tête du Parti socialiste. Mais son discours est plutôt sobre, sans pathos. Devant un buste en bronze pas très ressemblant de François Mitterrand, le candidat à la primaire, qui a le vent en poupe dans les sondages, souhaite ainsi « que le 10 mai demeure mais que le 6 mai 2012 soit regardé comme un élément nouveau de l’histoire collective de la gauche ».
« A la veille de l’échéance de 2012, François Mitterrand nous rappelle les conditions de la victoire, les chemins qui y conduisent, l’émotion qui nous accompagnera et les devoirs qui nous attendent« , poursuit le député de Corrèze.
Arnaud Montebourg, lui aussi candidat à la primaire, n’a pas le droit à un discours mais se fait lui aussi photographier avec ses fans. Il écoute en souriant François Hollande appeler au « respect des personnes et des enjeux » pour la compétition qui va les opposer l’automne prochain.
13h00, Après le discours de l’ancien patron du PS, une dame s’approche timidement pour lui remettre une enveloppe où elle a glissé un discours annoté de la main de François Mitterrand. « L’un de ses derniers, en 1995« . François Hollande déchiffre les lettres à l’encre bleue : « pour un nouveau contrat social« . Le député de Corrèze replie les feuilles, avant de repartir pour Paris.
19h45, Ségolène Royal arrive au concert place de la Bastille avec deux de ses filles, et les élus Najat Vallaud-Belkacem, Guillaume Garot, Dominique Bertinotti. Une heure plus tard, Martine Aubry arrive après la clôture des journées portes ouvertures rue de Solferino, où est passée entre autres Mazarine Pingeot. En backstage, derrière la scène, Aubry et Royal se claquent la bise, papotent un peu.
21h, Ni une ni deux, Ségolène Royal décide de se payer un bain de foule entourée d’une nuée de caméras. Le service d’ordre a des sueurs froides. Il y a sur la place, 70 000 personnes… A son retour, la candidate à la primaire du PS, ravie, continue de discuter longuement, notamment avec Bernard Henry-Lévy.
21h30, Martine Aubry, accompagnée d’Harlem Désir et de son directeur de cabinet Jean-Marc Germain s’offre aussi un petit bain de foule, rapidement stoppée par les barrières de sécurité qui l’empêchent d’avancer.
23h00, Bertrand Delanoë, Jack Lang passent une tête. François Hollande les suit, après avoir papoté avec Jérôme Cahuzac, député strauss-kahnien à l’entrée. C’est bien connu, la musique adoucit les moeurs… Martine Aubry et Ségolène Royal sont déjà parties. David Assouline tout à son plaisir d’écouter le concert en profite pour prendre des photos de Yannick Noah sur scène avec son téléphone portable…
Hélène Fontanaud et Marion mourgue
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