Hier, lundi 14 septembre en fin d’après-midi, un policier hongrois a clos le dernier passage encore ouvert sur les 175 kilomètres de frontière entre la Hongrie et la Serbie. Depuis des semaines, les réfugiés empruntaient cette voie tolérée par les autorités du pays pour rejoindre un camp de fortune, court relai vers un départ pour l’Autriche ou […]
Hier, lundi 14 septembre en fin d’après-midi, un policier hongrois a clos le dernier passage encore ouvert sur les 175 kilomètres de frontière entre la Hongrie et la Serbie. Depuis des semaines, les réfugiés empruntaient cette voie tolérée par les autorités du pays pour rejoindre un camp de fortune, court relai vers un départ pour l’Autriche ou l’Allemagne.
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La veille déjà, la Bavière avait fermé ses portes aux migrants venus en nombre par la frontière autrichienne. Après avoir été attirée par les « appels d’air » de solidarité allemands, la course folle des migrants vers l’Europe est donc brutalement stoppée. Jusqu’à minuit hier, les migrants n’étaient cependant encore que redirigés vers un poste-frontière officiel. Ce sont ainsi 9 380 migrants et réfugiés qui on passé la frontière serbo-hongroise dans la seule journée d’hier. L’un d’entre eux, Ahmed Lababidi se réjouit « d’avoir eu la chance de passer la frontière avant minuit« . D’autres affirment avoir « tout fait pour arriver avant mardi« .
Trois ans de prison, une stratégie de dissuasion ?
A partir d’aujourd’hui en effet, une nouvelle loi entre en vigueur en Hongrie. Celle du premier ministre ultra-conservateur Viktor Orban qui promet trois ans de prison ferme à toute personne s’essayant à une traversée illégale du mur. Parce qu’il s’agit bien d’un mur, de barbelé, passant précisément à l’endroit où, il y a 26 ans, s’étendait le rideau de fer.
Pour autant, si toute tentative de traversé illicite est pénalisée, la Hongrie ne barre pas complètement la route aux milliers de migrants restés bloqués cette nuit du côté serbe, ni à ceux à venir. Les postes-frontière réguliers resteront probablement ouverts, mais les arrivants seront contraints d’y déposer une demande d’asile, là ou la plupart ne souhaite pourtant que traverser la Hongrie. Les autorités promettent d’étudier en quatre semaines toutes les demandes, pour systématiquement refuser les « faux réfugiés ». Les ONG, le Comité d’Helsinki, garant du respect des droits de l’homme et les délégués du Haut Commissariat des Nations Unis pour les réfugiés, présents sur place, n’ont jusqu’à présent aucune information sur les conditions et les proportions de retenu des migrants.
La contagion du revirement
D’ores et déjà, l’Allemagne hier et la Hongrie aujourd’hui sont imitées par l’Autriche, la Slovaquie, la Pologne et la République Tchèque, rétablissant à leur tour un contrôle pointilleux à leurs frontières sud-est.
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