Tariq Ramadan a été placé en garde à vue à Paris, mercredi 31 janvier, dans le cadre de “l’enquête préliminaire ouverte pour viols et violences volontaires” et a vu sa garde à vue prolongée le jeudi 1er février.
L’islamologue et théologien de nationalité suisse reste en garde à vue. Interpellé mercredi, Tariq Ramadan est accusé de viols par deux femmes qui ont déposé plainte les 20 et 27 octobre 2017.
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“Le fameux Zoubeyr, c’est bien Tariq Ramadan”
Sa première accusatrice est Henda Ayari qui avait déposé plainte pour “des faits criminels de viol, agressions sexuelles, violences volontaires, harcèlement, intimidation”. Cette ex-salafiste devenue militante féministe et laïque avait présenté ses accusations dans un livre J’ai choisi d’être libre, paru en novembre 2016 chez Flammarion. Elle y raconte une agression subie par un intellectuel musulman dénommé Zoubeyr, dans sa chambre d’hôtel à Paris. “Insultée”, “giflée” et “violentée”, elle affirmait sur sa page Facebook “le fameux Zoubeyr, c’est bien Tariq Ramadan”.
La deuxième accusatrice dont le nom n’a pas été révélé a déposé plainte le 27 octobre 2017. Elle a livré un témoignage terrible qu’a publié Le Monde sur des faits remontant à 2009. Française de 45 ans convertie à l’islam elle entretient depuis le 31 décembre 2008, une correspondance avec le théologien pour lui demander conseil. Elle rencontre Tariq Ramadan en 2009 dans un hôtel de Lyon où il donne une conférence. Entraînée dans sa chambre pour des raisons de discrétion, elle affirme avoir été violé et frappée. “Il m’a traînée par les cheveux dans toute la chambre pour m’amener dans la baignoire de la salle de bain pour m’uriner dessus.”
“Une campagne de calomnie”
Tariq Ramadan ne s’est exprimé publiquement que deux fois depuis le début de cette affaire : sur Facebook, fin octobre il a dénoncé une “campagne de calomnie” provoquée par ses “ennemis de toujours”, et sur Twitter, début novembre, pour démentir des accusations d’abus sexuels sur mineures publiées par le journal La Tribune de Genève et annoncer une plainte pour diffamation.
La défense de l’accusé a présenté des documents qui discréditeraient les témoignages de Mme Ayari. Selon Le Monde “Parmi ces documents figurent notamment des conversations sur Facebook au cours desquelles une femme qui se présente comme Henda Ayari fait en 2014 – soit deux ans après les faits présumés –, des avances explicites au théologien, qui n’y donne pas suite.”
Ses défenseurs ont également mis en cause en novembre 2017 Caroline Fourest, adversaire idéologique et médiatique de l’islamologue depuis des années en portant plainte contre elle pour “subornation de témoins”. L’essayiste qui a fourni des documents à l’accusation a également été auditionnée.
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