Faites entrer l’accusé sur France 2, Au coeur du crime sur TF1, Coupable, non coupable sur M6…les nouveaux magazines criminels se multiplient au même rythme que les projets de durcissement des lois : castration chimique, allongement de la garde à vue, nouvelles mesures contre la récidive…La France a peur.
Meurtriers dans la nature, violeurs en série… : la télé met le crime au centre de ses nouveaux magazines de société. Au coeur du crime sur TF1, Coupable, non coupable sur M6, Enquêtes criminelles sur W9, Présumé innocent sur Direct 8… Dans Faites entrer l’accusé, le modèle, Christophe Hondelatte se demandait récemment à propos d’un violeur récidiviste : “Comment être sûr qu’il ne recommencera pas ?”, avant d’enfiler son cuir pour interroger des experts vantant les “remèdes inhibant la libido”.
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Voilà qui tombe bien : le gouvernement n’arrête pas d’en parler. Recours renforcé à la castration chimique, allongement de la durée de la garde à vue, nouvelles mesures contre la récidive… A croire que les projets de durcissement des lois se multiplient au rythme des nouveaux magazines criminels. Et réciproquement.
Le week-end, sur M6, c’est l’animatrice de Coupable, non coupable, Nathalie Renoux, qui est aux manettes du JT. Entre les deux rendez-vous, on note peu de différences. Même genre de générique anxiogène, même ton dramatique dans la présentation, mêmes scénarios dignes d’un thriller. “La France aurait échappé de peu à une attaque terroriste”, lançait-elle le 9 octobre pour désigner l’interpellation de deux jeunes gens présumés proches d’Al-Qaeda.
Le lendemain, c’est un passage à l’acte, un vrai, qui fait la une du journal : “Coup de folie meurtrier en région parisienne. Un homme tue quatre personnes dont une femme enceinte avant de se suicider”, tonne la jeune femme. Et dimanche 11, la panique continue, toujours à la une, avec ce collectif d’“ultragauche”, qui a cassé vitrines et abribus lors d’une manifestation anticarcérale à Poitiers. Renoux annonce alors que dans cette ville “mise à sac”, c’est la “guérilla urbaine”. Il y a des jours où le tourbillon sécuritaire emporte tout sur son passage.
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