La Fondation Abbé Pierre a publié vendredi une lettre ouverte aux candidats à l’élection présidentielle « pour mettre un terme à la crise du logement ». Eric Cantona, parrain de la fondation, a déjà récolté 543 signatures de maires, recueillies après sa fausse candidature à l’Elysée en janvier dernier. L’opération visait en fait à alimenter la pétition de la Fondation contre le mal-logement.
Le thème du logement, grand absent de la campagne ? A un mois des élections, la fondation Abbé Pierre a interpellé les candidats à la présidentielle en publiant une lettre ouverte dans cinq quotidiens et en appelant « les citoyens à signer massivement la pétition Mobilisation générale pour le logement ».
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En janvier, Eric Cantona avait annoncé sa participation à la course à l’Elysée, stratagème pour récolter les 500 signatures de grands électeurs et mettre au cœur du débat le thème du logement. « Finalement, j’aurais pu me présenter », a-t-il plaisanté avant d’ajouter : « Vous savez pourquoi je ne veux pas être président ? Parce que je n’ai pas envie de le devenir. »
La Fondation a souhaité mettre l’accent sur l’urgence de la situation. « Il manque 800 000 à 900 000 logements » et dès demain « 20 000 personnes vont être mises à la rue à cause de la fin du plan hivernal. Vous pensez qu’ils vont s’évaporer avec la chaleur du soleil ? » En France, « 3,6 millions de personnes, seules, fragilisées et perdues sont victimes de mal logement et 10 millions de personnes souffrent, de près ou de loin, de la crise du logement ».
Pourtant, le logement semble être de moins en moins présent dans le débat présidentiel.
« On assiste à une drôle de campagne. Où tous les jours une idée fait le buzz, mais les vrais choix de société des candidats ne sont pas mis en avant », ajoute Patrick Doutreligne.
Près de 150 000 personnes ont déjà signé la pétition, dont 543 grands électeurs parmi lesquels « des maires de tous bords, de grandes villes comme Lille, Paris, Toulouse mais aussi beaucoup de villes de banlieues comme la Courneuve ou Montfermeil », a expliqué Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre.
« Si le dossier n’est pas mis sur le dessus de la pile, il ne le sera jamais », insiste Jean-Pierre Duport, préfet honoraire d’Ile-de-France. Six candidats (Eva Joly, Jacques Cheminade, François Bayrou, François Hollande, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou) ont accepté de signer le Contrat social pour une nouvelle politique du Logement dans lequel ils s’engagent « fermement et sans faiblesse pour mettre un terme à la crise du logement ». La Fondation souligne que le président candidat n’a pas encore signé le texte.
Ce Contrat social prévoit notamment de « produire environ 500 000 logements par an, dont au moins 150 000 logements sociaux », de « réguler les prix et maîtriser le coût du logement », de mettre en place une « politique de prévention des expulsions » et que soient imposés aux communes 25% de logements sociaux contre 20% actuellement.
Les deux acolytes de la Chanson du dimanche étaient présents à la conférence de presse pour soutenir l’initiative de la Fondation :
« Aller au fond des choses, ça prend trop de temps pour les politiques. Pourtant nous les jeunes, la discussion de fond, on l’attend. Tout le monde l’attend. »
Pour continuer son combat de sensibilisation au problème du mal-logement, la Fondation Abbé Pierre organise un affichage d’images issues du webdocumentaire A l’abri de rien, le long du canal St-Martin et au Point Ephémère, du 30 mars au 8 avril.
France Ortelli et Alexandra Caussard
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