Alors que l’enseigne annonce 400 suppressions d’emploi en France et la fermeture de son magasin à Bastille, à Paris, les salariés font part de leur colère.
Alors que les magasins Virgin Megastore ferment leurs portes aux Etats-Unis pour disparaître complètement d’ici à l’été prochain, que la chaîne Zavvi en Angleterre suit la même tendance en annonçant 22 fermetures, la déferlante atteint aujourd’hui l’hexagone : La Fnac a annoncé début mars la disparition de la Fnac Bastille à Paris, seul magasin de la chaîne spécialisé dans la vente de disques.
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L’enseigne prévoit parallèlement 400 suppressions de postes. A Paris, après l’annonce de la fermeture de la Fnac Bastille, les 60 employés se sentent désarmés : « Les négociations ne sont pas possibles avec la direction. Aujourd’hui on ne sait plus quoi faire pour se faire entendre, j’ai même envisagé faire une grève de la faim », explique une employée.
La direction assure vouloir « éviter tout licenciement » et que les postes supprimés seront reclassés dans d’autres magasins en Ile-de-France, « intra muros, dans la mesure du possible ». « Le problème c’est qu’en région parisienne, 168 emplois vont être supprimés alors qu’il n’y a que 56 postes disponibles », déclare un autre employé inquiet. Interrogé à ce ce sujet Fabien Sfez, directeur général Fnac France se dit « surpris », « 56 postes disponibles ? Je ne sais pas d’où vient cette information, c’est plus proche des 100 ».
Surtout, beaucoup de salariés tels Boris Lacharme, responsable syndical CGT, estime que « cette décision est incompréhensible. La Fnac Bastille n’est pas déficitaire, ce sont les actionnaires qui ont souhaité cette fermeture. L’année dernière, la Fnac leur a reversé environ 53 millions d’euros de dividende… L’argent aurait pu être investit pour relancer les commerces». Pour Fabien Sfez, les actionnaires ne sont pas les responsables, « c’est un choix commercial, l’industrie de disque s’effondre, nous avons été forcé de prendre les décisions qui s’imposaient ».
Quant aux rumeurs qui circulent sur la disparition complète des rayons disques- dont l’espace s’amenuise-, Fabien Sfez répond « mauvaise foi ! En 2007 la Fnac a vendu plus de 20 millions de cd, les rayons disques ne disparaîtront pas ». Pour contrecarrer la baisse des ventes de disque, la Fnac prévoit de développer des « pôles excellence », concrètement « les magasins proposeront une gamme adaptée au coeur de cible de la zone ». Exemple: au Forum des Halles, on pourra trouver plus de disques rap et électro, et les vendeurs seront spécialisés.
« Aberration », dénonce Boris Lacharme, « la Fnac Bastille serait plutôt légitime dans ce cas puisqu’on est hyper spécialisé », avec un rayon punk ou sixties. Un positionnement qui a déjà fait ses preuves : à Londres, le disquaire Rough Trade, qui propose une sélection pointue et variée, est le disquaire indépendant anglais qui fait le plus de bénéfice.
Cécile Becker
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