L’édito de Pierre Siankowski
La lente agonie du Parti socialiste s’accélère. Elle avait commencé il y a longtemps déjà – au tout début du mandat de François Hollande, avec les premières gesticulations de ces “frondeurs” dont l’actuel candidat PS faisait partie – et s’incarne désormais dans la décision officielle de plusieurs cadres socialistes, voire de certains ministres, de rejoindre le camp d’Emmanuel Macron pour la campagne présidentielle.
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Benoît Hamon, distancé dans les sondages, dépassé par Jean-Luc Mélenchon semble-t-il, dénonce les “couteaux dans le dos” que sont pour lui ces ralliements tardifs. Il anticipait même, dit-on, ce week-end, le coup de sabre ultime que pourrait être le soutien de Manuel Valls à Emmanuel Macron (qui, rappelons-le, fit aussi partie du gouvernement socialiste… tout cela paraît si loin).
Renoncements
Le spectacle de ces trahisons est d’autant plus pathétique qu’il est accompagné du parfum de la défaite. Une défaite que les socialistes, presque tous autant qu’ils sont, semblent avoir construite ensemble, avec leurs petits bras, au fur et à mesure des affaires, des cafouillages, des renoncements.
Plus que le triste spectacle d’un parti en fin de vie, c’est au naufrage d’une génération entière que nous assistons ; celle qui devait prendre la suite de Lionel Jospin, de Martine Aubry ou encore d’Henri Emmanuelli, et qui s’est humiliée peu à peu par immaturité, inconstance et incapacité à se conduire dignement au pouvoir. Celle qui, dès l’élection de Hollande, a choisi de saborder le candidat qu’elle avait désigné, en songeant déjà aux échéances suivantes.
Limiter les dégâts
Aujourd’hui, il ne reste rien du Parti socialiste : absent de la campagne, absent des débats, absent des désirs. L’ambition, les lambris et les voitures de fonction ont eu raison d’une caste ridicule qui doit aujourd’hui songer à en tirer les leçons.
La gauche doit être refondée dans son ensemble, et le premier acte de cette refondation passe peut-être même par un geste décisif et symbolique de Benoît Hamon qui, isolé à quatre semaines de l’échéance, se doit de réagir. “Je me rends compte que c’est le nom de Hamon qui sera associé à l’échec historique de la gauche si Marine Le Pen remporte la présidentielle”, disait-il lors d’un entretien paru dans Les Inrockuptibles le 15 février. Son nom paraît désormais déjà associé à l’échec historique du PS dans cette campagne. Il est peut-être encore temps de limiter les dégâts.
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