L’affaire Dupont de Ligonnès en cache peut-être une autre. La mère et la sœur de Xavier Dupont de Ligonnès sont suspectées d’abus de faiblesse dans le cadre d’un groupe qui pourrait s’apparenter à une secte.
Alors que Xavier Dupont de Ligonnès est recherché depuis l’assassinat de toute sa famille en 2011 – quintuple meurtre dont il est soupçonné d’être l’auteur -, la justice se penche sur sa mère et sa sœur, Geneviève et Christine. En effet, selon une information du Parisien, une enquête préliminaire a été ouverte contre elles, pour « abus de faiblesse en état de sujétion psychologique visant un mouvement d’inspiration catholique, traditionaliste, radical et apocalyptique », le 24 novembre 2019.
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Deux frères témoignent
En cause, le “groupe de prières fermé”, baptisé Philadelphie, ou “Le Jardin”, que Geneviève Dupont de Ligonnès a créé dans les années 1970, rapporte également Le Point. Désormais dirigé par Christine Dupont de Ligonnès, ce groupe a été signalé en septembre dernier au parquet de Versailles. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) aurait également été alertée par la possible dérive sectaire de ce groupe, dont les membres prennent comme surnom un nom de fleur.
Deux frères âgés d’une trentaine d’années ont raconté à l’Association de défense des familles et de l’individu (Adfi) Alsace des aspects inquiétants sur le fonctionnement du groupe. L’un des frères, membre de Philadelphie pendant plusieurs années, en est sorti car il ne pouvait pas avoir de relation amoureuse. Il affirme qu’on l’aurait obligé à payer les factures de Christine Dupont de Ligonnès. Les parents des deux frères ont été membres du groupe pendant vingt ans.
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Emprise psychologique
Geneviève Dupont de Ligonnès exercerait sur les membres une emprise psychologique importante, de même que sa fille, considérée comme “l’élue”. Les deux frères les soupçonnent ainsi d’avoir profité de la vente d’un bien immobilier d’une valeur de 250 000 euros de leurs parents, ainsi que de l’assurance vie de leur mère décédée en 2019.
Déjà en 2011, la Miviludes s’était penchée sur le cas de Philadelphie, car des juges soupçonnaient des membres d’avoir aidé à cacher Xavier Dupont de Ligonnès. En 1995, le groupe s’était rendu à Rennes dans une maison pour attendre la fin du monde. “La Mission a été relativement étonnée que le groupe puisse être encore actif et que ses adeptes soient toujours sous l’influence des inspirations et recommandations (voire les injonctions) des deux femmes, malgré les révélations qui ont suivi l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès”, explique au Parisien Anne Josso, secrétaire générale de la Miviludes.
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